La force tranquille du peuple catalan : Mais jusqu’à quand ?

En suspendant la déclaration d’indépendance Carles Puigdemont avait laissé la porte ouverte au dialogue et à la négociation.

La réponse de Mariano Rajoy, soutenu par le PSOE, Ciutadanos et le roi Phillippe VI, fut l’emprisonnement des Présidents des associations ANC et OMNIUM cultural, la suspension de l’autonomie catalane et la destitution de ses dirigeants démocratiquement élus sur un programme qu’ils appliquent aujourd’hui.

Dès lors Carles Puigdemont ne pouvait faire autrement que de soumettre à son Parlement le vote pour l’indépendance de la Catalogne.
la Republique catalane fut créée.
Et la nuit fut joyeuse…

Du moins pour celles et ceux qui depuis des semaines, des mois, des années s’opposent pacifiquement à une Constitution postfranquiste, jamais reformée, qui interdit l’organisation d’une solution démocratique, à savoir un référendum comme au Québec, en Ecosse ou encore en Slovaquie, en Croatie ou au Kosovo…

Tous les grands gouvernants du monde ont refusé à la nation catalane le droit à l’autodétermination… sauf la Russie (qui pourtant l’a refusée en son temps à la nation tchétchène qui certes le demandait à coups d’attentats et la kalachnikov en main…)

Jusqu’à quand « la force tranquille » des indépendantistes catalans résistera aux humiliations, aux emprisonnements et aux violences ?

Personne ne peut répondre à cette question angoissante mais il est clair qu’il faut rapidement retourner aux urnes avant qu’un drame ne se déclenche.

Les deux parties doivent éviter d’exacerber les tensions pour que le résultat de ce nouveau scrutin soit incontestable ; c’est l’intérêt bien compris de la Catalogne, de l’Espagne et de l’Europe.

Quel que soit le résultat le retour au passé n’est plus possible
– Soit les indépendantistes l’emportent et il faudra bien négocier,
– Soit les nationalistes l’emportent et il faudra bien réformer.

Aujourd’hui la fracture politique, culturelle, économique est trop profonde pour être réduite par quelques bruits de bottes, quelques hochements de menton vengeur ou quelques réformettes.

Une fois encore le futur se construit en marchant mais l’ordre ancien ne peut se survivre.

Credit photo : Capture d’écran d’images de TV3 Catalane