Le 21 décembre les citoyens de Catalogne peuvent-ils donner la victoire aux héritiers de Franco ?

Il faut être clairs : Mariano Rajoy et ses alliés de Ciutadanos, avec la complicité du Parti Socialiste ont refusé à la Catalogne le droit de s’exprimer, « el dret de dir », au nom d’une Constitution rédigée dans les dernières heures du franquisme et jamais modifiée depuis.

Cet héritage du franquisme a d’ailleurs pris ces derniers mois d’autres formes : perquisitions des rédactions des journaux d’opposition, écoutes téléphoniques, répression brutale des citoyens venus voter le 1er octobre, la prison ou l’exil pour les opposants politiques, la mise sous tutelle des administrations et de la télévision catalane, et pour faire bonne mesure une justice d’exception…
Notons que la demande d’extradition de Carles Puigdemont a été retirée devant le refus prévisible par une Justice belge, elle, indépendante du pouvoir politique…

Les héritiers du franquisme et leurs complices espèrent sortir vainqueurs de l’élection qu’ils ont convoquée le 21 décembre prochain. Pour cela ils se sont donnés des moyens que seuls Poutine ou Erdogan ont jusqu’à présent mis en œuvre en Europe : les leaders de l’opposition interdits de mener campagne, meetings ou débats télévisés, contrôle de la Télévision, une administration d’exception pour organiser les bureaux de vote…

Oui, le royaume d’Espagne apparait aujourd’hui sous son vrai jour : un héritier du franquisme qui n’a jamais totalement rompu avec ses origines.

Et pendant ce temps l’Europe se tait et reste sourde malgré les 50 000 manifestants venus à Bruxelles sous ses fenêtres réclamer la libération des emprisonnés politiques… Et pendant ce temps le Président Macron prépare les funérailles nationales de notre Johnny sur les Champs Elysées (Pardon : les funérailles populaires…)

Les citoyens de Catalogne vont-ils donner la victoire aux héritiers de Franco ?
Ne vont-ils pas au contraire, qu’ils soient pour ou contre l’indépendance, dénoncer cette élection truquée en refusant au Parti Popular, Ciutadanos et PSOE, le droit de former un gouvernement de Catalogne ?
Ne vont-ils pas imposer dans les urnes que s’ouvrent enfin des négociations pour trouver une issue démocratique à la crise catalane ?

Et cette issue, depuis le 13 septembre dernier, porte un nom :
« EL DRET DE DIR »