LE TROU DU PRESBYTÈRE …

La municipalité ouvre une consultation pour l’aménagement du trou béant créé par la démolition totale du presbytère qui laisse un mur aveugle disgracieux et une excroissance informe de la place Gambetta pourtant organisée à travers les siècles pour mettre en valeur la façade en cayrou de notre Cathédrale, sa tour blanche surmontée par un clocher arachnéen, dentelle de bronze avec ses perles de cuivre.IMG_2725

Oui, on est là dans un lieu magique qui méritait notre respect et un peu d’intelligence dans la résolution du problème, au demeurant banal, que posait la déstabilisation du presbytère dont la structure était en briques peu comestibles pour les termites…

Pour ma part j’ai toujours voulu démolir la partie accrochée à la Cathédrale afin de dégager ses contreforts et ouvrir la vue vers la chapelle du Dévôt-Christ et l’entrée du Campo Santo. Par contre, dans le projet que j’avais présenté à l’Architecte des Bâtiments de France la partie en briques apparentes était conservée. A l’époque cette démolition partielle fut interdite par l’Etat…

Les temps changent…

Aujourd’hui la démolition totale et précipitée du presbytère est une faute démocratique, urbanistique et économique.

Faute démocratique d’abord : nos concitoyens ont été mis devant le fait accompli sans avoir eu la possibilité de s’exprimer ; ils ont découvert un beau matin une palissade et une grue et dès le lendemain le bâtiment se brisait sous les coups des engins. Une consultation est aujourd’hui ouverte mais c’est trop tard : la seule consultation qui aurait permis un vrai débat et une pédagogie citoyenne était celle donnant à choisir entre au moins TROIS options : démolition partielle et maintien de la partie en briques, démolition totale, démolition et reconstruction d’un immeuble (il eut été bon d’ailleurs de les chiffrer) ; je suis convaincu, pour ma part, que la première option aurait été plébiscitée…

Faute urbanistique ensuite : le mal est fait et quelle que soit la solution retenue elle sera incongrue à moins d’un talent hors normes…Personnellement, dans un lieu aussi exceptionnel, je ne prendrais pas le risque d’un concours d’architecture sur un programme flou et qui ne concerne que le rez-de-chaussée. Quant au traitement du mur aveugle, là encore je crains le pire…J’ai en tête un mur entièrement « végétalisé » à Madrid (ci-dessous une photo prise il y a un an) mais il suppose une ingénierie de haut niveau et surtout un entretien sans failles. Ma préférence irait vers une solution de type cayrou reprenant les couleurs de la Cathédrale et un calepinage qui permette d’éviter un mur uniforme. Ainsi on créerait un fond de plan à la Cathédrale sans prendre trop de risques ; c’est aussi une solution moins coûteuse en investissement et en fonctionnement. (par contre la proposition présentée avec de larges ouvertures horizontales est un contresens par rapport à la logique des façades de la place).

Faute économique enfin : les deux solutions qui restent en débat coûteront cher : 2, 3, 4 millions d’€ ? Il y avait mieux à faire pour soutenir l’économie touristique de Perpignan « ville d’arts et d’Histoire » ! Par exemple restaurer le cloître des Dominicains enfin libéré par l’armée.

Cette consultation tardive après la démolition précipitée du presbytère est là pour se faire pardonner un déni de démocratie ; mais le mal est fait et les solutions mises en débat sont peu convaincantes. À cette étape, je crois qu’il faut désormais prendre le moins de risques possibles et trouver une solution humble, cohérente avec la façade de la Cathédrale ; une solution qui avec le temps fera oublier «  le trou du presbytère » !IMG_4333

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PETITES ÉCONOMIES SUR « VISA » ? Inadmissible !

A l’insu de son plein gré le maire de Perpignan a lancé un appel d’offres pour la retransmission des projections de « Visa Pour l’Image » sur la place de la République en les réduisant à deux soirées ; ce serait l’œuvre d’un fonctionnaire zélé voulant briller dans la recherche des économies de gestion…

Visa pour l'imageUne journaliste lanceur d’alerte a donné l’information qui s’est largement diffusée…Devant les condamnations unanimes, jusque et y compris le FN pourtant peu avare de critiques sur cette manifestation « élitiste » (traduisez : non conforme aux valeurs de ce parti), nul doute que le maire corrigera le tir et peut être, pour faire amende honorable, ira jusqu’à programmer 4 et non pas 2 rediffusions. D’aucun ajouteront que s’il est possible de trouver 100 000 € pour augmenter les indemnités des élus il doit être possible de dégager 10 000 € pour deux rediffusions supplémentaires…

Cet incident somme toute marginal laisse néanmoins une ombre inquiétante : « Visa » ne serait plus une priorité incontournable, une adhésion inconditionnelle à un combat politique, celui de la liberté de la presse au service des droits de l’homme ; il faudrait ranger « Visa » dans la catégorie des « animations du centre-ville » et des spectacles de rue ?

Loin de moi l’idée de mépriser ou de négliger les actions qui mettent en fête le centre-ville pour soutenir son économie : il en a grand besoin !

Mais « Visa » c’est bien davantage : au-delà de son impact économique amplifié par le Festival Off Perpignan, au-delà de la notoriété mondiale apportée à notre ville, c’est d’abord un moment politique.

Lorsque le monde du photojournalisme se rassemble à Perpignan il nous donne à voir des reportages pour éveiller notre intelligence et notre conscience sur les désordres et les drames mais aussi sur les courages et les bonheurs ; ce n’est pas un spectacle ou de l’animation festive mais avant tout un moment privilégié ou notre espoir de changer le monde se ressource, où se diffuse un besoin de paix et de fraternité, où nous pouvons trouver le courage de ne pas nous replier sur nos égoïsme et s’ouvrir au monde.

Oui, « Visa pour l’image » est un moment politique et la diffusion de ses reportages doit être la plus large possible.

Oui, plus que jamais il faut illuminer la place de la République de ces messages humanistes qui sont les vrais remparts contre la xénophobie et les nationalismes mortifères.

Oui Jean Francois Leroy, toi qui porte cet événement, tu as raison : il faut développer encore la diffusion populaire de « Visa ».

Louis Aliot tire sur la Culture !

« Quand j’entends le mot culture je sors mon révolver ». Cette phrase, Goebbels et Goering aimaient la répéter…
Ici, aujourd’hui, Louis Aliot tire à boulets rouges sur le Théâtre de l’Archipel, dans un tract diffusé dans les boites aux lettres des perpignanais on peut lire :

Theatre-de-l-Archipel-by-Jean-Nouvel-00– « L’incroyable gouffre financier » du Théâtre et d’écrire en lettres rouges un énorme 100 millions € pour effrayer le peuple.

– « On est loin des 35 millions annoncés » pour discréditer, humilier, insulter l’adversaire.

On est là dans le vrai visage du FN :
On fait peur en trichant et aucun mensonge n’est trop gros !
On tire sur la culture car la culture est le seul vaccin contre les virus FN.

Pourtant la vérité est claire et explicitée dans les documents publics officiels (par exemple les délibérations du Conseil Municipal) :

– Le groupement privé (Fondeville, Crédit AgricoleENGIE) loue le bâtiment qui devient public au terme des 32 ans du contrat ; la mise à disposition fait l’objet de 9 loyers qui correspondent à la construction, à la grosse maintenance, à la maintenance quotidienne, aux fluides (chauffage, climatisation), jusqu’au nettoyage et au personnel de sécurité !

– Le coût final de la construction (maitrisé sans dépassement de l’estimation initiale !! ) est de 42 millions d’€ ramenés à 32 par les subventions de l‘Etat et de la Région (au total 10 millions d’€).
Le loyer correspondant est équivalent à un emprunt à taux fixe de 4% sur 32 ans !

Par quelle supercherie arrive-t-on à 100 millions d’€ comparés à « 35 millions annoncés » (en fait 32…) ???
« Elémentaire, mon cher Watson ! » dirait Sherlock Holmes :
Vous prenez tous les loyers ci-dessus rappelés (c’est-à-dire y compris chauffage, nettoyage, sécurité etc. ) et vous multipliez par 32 à savoir la durée du contrat !

Avec la même méthode l’USAP coûte plus de 600 millions sur 32 ans, la piscine du Moulin à Vent 120 et le coût d’un Député Européen (par exemple Louis Aliot…) 10 millions d’€ !!!

Oui, le FN partout et toujours tire sur la culture et aucune supercherie ne l’arrête !

Plce de RepubliqueNotons que le même Louis Aliot, l’idéologue de la dédiabolisation (sur la forme) du FN, s’offre le luxe de critiquer la décision du maire de lancer un appel d’offres qui réduit à deux, les soirées de Visa Pour l’Image retransmises sur la place de la République.
En son temps il critiquait Visa…maintenant il le défendrait ???

Pourtant il devrait savoir que si par malheur, par l’accumulation des supercheries du FN et des fautes de la municipalité actuelle, il arrivait à être maire nul ne doute que Jean Francois Leroy déserterait Perpignan ville FN et « Visa pour l’image » avec lui !

Oui Monsieur Aliot le monde de la culture comme le monde du photojournalisme se bat pour des valeurs, la liberté d’expression, les droits de l’homme, la lutte contre toutes les discriminations et la fraternité sans exclusives, des valeurs qui sont à l’opposé de l’idéologie frontiste.

Réforme ? Vous parlez de changement ? En France : impossible !

Le monde bouge, les mutations s’accélèrent mais chez nous tout se fige :

Le Mammouth est resté gras et lourd à déplacer, la justice est en quasi faillite dans ses habits usés, le financement de notre modèle social toujours sur le dos du travail et la TVA sociale une idée rejetée, les 35 heures encore là mais surtout pour les fonctionnaires, et sans doute les mêmes têtes à l’affiche des prochaines présidentielles…

Dernier avatar de cette rigidité de la société française ; la loi El Khomri qui essayait très timidement de nous faire avancer vers cette « flexi-sécurité » expérimentée avec succès depuis des décennies au Danemark (taux de chômage à 6% !). Elle a été progressivement déshabillée, le haut déjà jeté, le bas demain et elle sera nue !

Il faut dire que ce gouvernement au lieu de centrer son effort sur l’explication du chemin qu’il propose, a préféré s’épuiser à nous diviser, à nous énerver sur son projet inutile, inefficace et honteux de déchéance de la nationalité !

Mais pourquoi donc la France n’est-elle pas réformable ?

Tout simplement parce que notre Constitution, cette Vème République bonapartiste héritée de De Gaulle, ne permet pas au Parlement de jouer son rôle de proposition et de négociation des réformes que l’évolution de l’économie et de la société impose.

6eme repCette Constitution c’est : un Président élu au suffrage universel direct qui dans la foulée maitrise les investitures des Députés élus à partir d’un scrutin uninominal à deux tours ; il nomme le Premier Ministre qui peut mettre au pas sa majorité en imposant un vote bloqué (article 44 ) chaque fois qu’elle se rebiffe ; autant dire que le Parlement est réduit à un Théâtre où les jeux de rôles évacuent dans la pénombre des commissions un travail législatif chaque jour plus inutile

Ainsi s’est enracinée progressivement dans le monde politique français une culture de l’affrontement systématique entre deux blocs, interdisant toute négociation et toute majorité d’idées traversant les frontières partisanes. Et comme un mal n’arrive jamais seul, à cette culture de l’affrontement de deux blocs partisans s’est ajouté une culture de la grève nationale pour pallier l’incapacité du Parlement à être le lieu de la négociation des lois qui ont l’ambition de réformer les mécanismes socioéconomiques de notre pays.

Notre France est une République mais est-elle encore une démocratie ?

On peut en douter lorsque des candidats à la Présidence suprême disent vouloir réformer par ordonnance c’est-à-dire en court-circuitant le Parlement !

Après on s’étonne de voir progresser les votes populistes aux deux extrêmes, droite et gauche, sur la base de programmes irréalistes et irresponsables mais qui ont le mérite aux yeux d’un grand nombre de nos concitoyens de vouloir renverser la table.

Ma conclusion est simple : on ne pourra réformer notre pays qu’en agissant sur ces cultures qui bloquent tous les efforts de modernisation et d’adaptation ; il faut donc redonner au Parlement son rôle d’assemblée démocratique où peuvent s’exprimer, parce qu’elles y sont présentes, toutes les sensibilités politiques de la Nation ; plus précisément il faudra bien supprimer l’article 44 de la Constitution et revenir à un scrutin proportionnel pour l’élection des Députés par exemple comme en 1956 et 1986 ; au passage on pourra réduire le nombre de Députés en leur imposant de ne pas cumuler.

Un Parlement représentatif de la diversité des sensibilités politiques de notre pays pourra jouer son rôle et dés lors des formations politiques nouvelles pourrons émerger et redonner vie à la démocratie française.

Le monde bouge, les mutations s’accélèrent et pourtant la modernisation de notre pays est en panne ; la faute à une Constitution vieille de plus de cinquante ans qui sclérose notre démocratie.

Jusqu’à quand et jusqu’où ce déni démocratique peut-il continuer à miner notre société et lui interdire d’ouvrir l’avenir ?qui abime la republique

Ami, dis-moi : le Centre ce n’est pas la Droite n’est-ce pas ?

Avec un peu de recul je repense au dernier Congrès de l’U.D.I. tenu à Versailles par un dimanche gris à mourir, à quelques pas de la célèbre salle du « serment du jeu de paume » ; on était loin de l’enthousiasme de la nuit du 20 juin 1789 !

Il faut dire que la question posée lors du Congrès était passionnante et soulevait les foules !

Il s’agissait de savoir si le Centre (l’UDI ) allait participer aux primaires organisées par la Droite (Les Républicains, ex UMP ) ; en d’autres termes le Centre est-il un groupuscule de la Droite, une sorte de supplétif pour les joutes électorales ou peut-il aujourd’hui affirmer son indépendance et sa capacité à proposer aux français une offre politique nouvelle comme l’ont fait en Espagne Ciutadans et Podémos ?

Malgré les apparences la question est restée ouverte…

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Jean-Christophe Lagarde, Président UDI

Certes, deux tiers des militants qui se sont exprimés ont voté contre la participation aux primaires de la Droite mais à y bien regarder, derrière les discours unanimes à saluer ce résultat apparemment clair, les ambiguïtés demeurent sur l’avenir d’un Centre identifié indépendant de la droite.

Analysons de plus près ces résultats et ces débats.

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Laurent Henard, congrès UDI

Notons tout d’abord qu’un tiers a accepté de participer aux primaires sans poser la moindre condition ; pour ceux-là le i de UDI est un i minuscule…A moins que par anti-sarkosisme primaire ils veuillent par là barrer la route de notre ancien Président quitte à sacrifier l’indépendance durement conquise de leur parti…

Mais ils n’étaient pas les seuls à vouloir effacer les frontières : une écoute attentive d’Hervé Morin laissait à penser qu’il aurait suffi de quelques promesses de l’ami Nicolas pour qu’il bascule dans le camp des partisans de la participation aux primaires.

Quant aux autres, derrière le Président J.C. Lagarde, leur opposition à la primaire était suspendue à un accord de législature et notamment d’investitures et ils n’excluaient pas un nouveau vote si cet accord intervenait ; mais que peut valoir un tel accord avec des candidats putatifs ? Que pèsera-t-il au lendemain des présidentielles ? Sans aucun doute : pas lourd…

Ce Congrès me fait penser à la recette du Picon citron expliquée par César à Marius dans le célèbre film de Marcel Pagnol :

Il y avait un tiers pour renier l’indépendance du Centre et accepter la primaire sans conditions, un petit tiers pour se faire un peu prier, un gros tiers pour poser des conditions et …un quatrième tiers dont je fais partie qui voulait un refus clair et définitif pour affirmer que le Centre n’est pas la Droite et de moins en moins !

Un Congrès pour rien ou plutôt qui a démontré une fois de plus l’incapacité chronique du Centre à prendre le risque de l’indépendance alors qu’il est porteur d’une espérance, l’Europe plus forte, la laïcité exigeante, la volonté du développement durable, qui peut et doit parler à la jeunesse en quête d’idéal.

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« Cuidadanos » parti politique espagnol

Pourtant le matin une jeune femme récemment élue aux Cortes de Madrid sous la bannière des « Ciutadans »¨ portait témoignage que ce Centre européen, démocrate, social, réformiste, écologiste pouvait sortir de l’ombre, s’affirmer et devenir, en deux ans à peine, une force de gouvernement incontournable !

Mais au Nord des Pyrénées le monde politique se reproduit à l’identique et se fige : Sarkozy, Bayrou, Hollande, Mélanchon, Dupont-Aignan, Philippe Poutou, Nathalie Arthaud etc. exactement les mêmes en 2017 qu’en 2012 ? Et on voudrait que nos concitoyens, notamment les plus jeunes, trouvent le chemin des urnes ?

D’où le changement viendra-t-il et quand viendra-t-il ?

Seule une Europe forte et solidaire peut construire notre sécurité

En frappant Bruxelles Daesch a déclaré la guerre à l’Europe.

Crédit @Plantu

Et voilà que les peurs et l’afflux des réfugiés renforcent les nationalistes de tous bords, de tous pays qui nous exhortent au repli derrière nos vieilles frontières ; faire éclater l’Europe en un puzzle de petits pays barricadés serait la solution ?
Qui ne voit que les terroristes se recrutent dans nos villes et que ces frontières leur permettent de fuir et d’échapper aux poursuites des polices et des justices nationales !
Daesch a déclaré la guerre à l’Europe parce que ces fanatiques savent que le combat n’est pas seulement militaire mais d’abord idéologique : ils déclarent la guerre aux droits de l’homme, à la liberté de pensée, à la démocratie, à la laïcité, à l’égalité hommes-femmes et c’est l’Europe qui a porté et porte encore ces valeurs dans le monde !
Ces barbares choisissent donc de frapper au cœur qui nourrit ces valeurs, Paris la France et Bruxelles l’Europe.

Crédit @Huffington Post.fr

Il est urgent, et on a trop tardé à le faire, de donner à l’Europe les moyens de se défendre et de nous protéger : un corps de gardes-frontières et de garde-côtes, l’unification des législations, l’interconnexion du renseignement, la coordination de l’accueil des réfugiés (c’est une faute morale que de sous-traiter le droit d’asile au quasi-dictateur Erdogan) etc.
Cette tâche devrait mobiliser toute l’énergie de nos dirigeants et qu’ils arrêtent de nous diviser sur une procédure de déchéance de la nationalité totalement inefficace et inutile !

Plus que jamais nous avons besoin d’une Europe forte et solidaire et cela passera par le transfert de compétences mal assumées par les pouvoirs nationaux ; plus que jamais nous avons besoin d’une gouvernance forte de l’Europe pour faire face à un ennemi présent au cœur de nos villes où se joue l’avenir de la cohésion nationale fondées sur nos valeurs républicaines.

Une dernière réflexion : c’est la crise urbaine et plus précisément la concentration de toutes les précarités et le repli communautaire dans nos Cités HLM qui alimente les bataillons de Daesch ; la République a déserté ces Cités et il est donc urgent, incontournable de poursuivre l’investissement urbain, social, culturel dans ces quartiers : c’est un champ de manœuvre de la guerre actuelle qu’il ne faut pas négliger.

Je me souviens au moment de conclure ce billet de l’introduction d’un livre lu récemment sur  » la fracture islamique  » (Zidane Mériboute ) où l’auteur rappelait que Saint Louis mourant au milieu de ses troupes décimées par la lèpre à Carthage, recommandait aux chrétiens d’utiliser contre l’ennemi islamique les armes pacifiques, plus efficaces que les croisades, telles l’instruction, la foi, la connaissance de la théologie et des langues orientales…

A méditer aujourd’hui …

J’ai été interpellé à plusieurs reprises sur le montant des indemnités des élus communautaires sous ma Présidence.

A l’époque déjà j’avais été très critiqué et j’avais assumé cette décision, votée à l’unanimité, en expliquant qu’il me paraissait nécessaire pour qu’émerge un esprit communautaire que chacun des 36 maires, même du plus petit village soit Vice-Président et participe à égalité de droits et de pouvoirs à la gestion du projet collectif.

La loi applicable en 2014 a changé et limite désormais à 16 le nombre de Vice-Présidents ce qui a réduit la dépense mécaniquement… mais, à mon avis, a brisé le sentiment communautaire.

On peut d’ailleurs s’interroger sur la logique des décisions politiques qui réduit la dépense d’indemnisation des élus à la Communauté alors que ses compétences ont été considérablement élargies et qui dans le même temps augmente la même dépense à la Commune dont les compétences ont été considérablement réduites …

Crédit @Nicolas Caudeville

Un coup bas à la démocratie locale ! 

Dernière mise à jour avec insertion de la vidéo du journal de TV Sud du 9 février et de mon intervention

La décision d’augmenter les indemnités de quelques élus municipaux de Perpignan fait le buzz dans les discussions en ville…

Salle du conseil municipal de Perpignan vide !

Il faut dire que si l’impact budgétaire de cette décision reste modeste (100.000 € /an tout de même !) son impact politique est très lourd : dans un moment de crise économique qui oblige la mairie, pour ne pas accroitre les impôts plus que l’inflation, à réduire les subventions aux associations (moins 10% depuis l’an dernier), faire voter par un exécutif municipal unanime, tous la main sur la couture du pantalon, une augmentation de 12% du budget de leurs indemnités n’est pas compréhensible ; d’aucuns estiment même que cela relève de la provocation…

Le F.N. silencieux jusque-là, tellement silencieux que certains avançaient déjà l’hypothèse d’un pacte occulte avec la municipalité, s’est soudain réveillé jusqu’à distribuer des tracts sur le sujet dans les quartiers. Notons que dans le débat on a appris de la bouche même de M. Louis Aliot que le F.N. aurait pu laisser passer cette délibération s’il avait obtenu des indemnités pour ses élus…

On est là dans un débat lamentable qui va renforcer encore la défiance, le mépris parfois le dégoût que nos concitoyens portent à la gent politique, tous bords politiques confondus.
Il en va pourtant de l’efficacité de la démocratie locale, celle qui construit le « vivre ensemble », celle qui plus que tout autre crée une culture et un appétit de citoyenneté !

Marianne de Jean Cocteau

Je suis de ceux qui pensent que les fonctions d’élus local doivent être correctement indemnisées : ne pas l’accepter c’est réserver les fonctions électives aux retraités et/ou aux riches ; c’est donc exclure de facto des responsabilités publiques la grande majorité des actifs modestes, ceux précisément qui par leur travail produisent les richesses d’où sont issus les impôts qui financent les services publics.

C’est ainsi que j’ai toujours considéré que les maires des petites communes percevaient des indemnités sans rapport avec la charge de travail et les responsabilités de leurs fonctions ; Président de la communauté d’agglomération j’avais assumé malgré les critiques des populistes de droite et de gauche, le versement d’indemnités à chacun des 36 maires ; depuis, certes, le statut des maires a été amélioré mais le chantier n’est pas abouti.

Dans les grandes villes les élus disposent d’une administration puissante, compétente et protégée par un statut pour accomplir sa mission en toute liberté de conscience.
Mon expérience m’amène à douter qu’il soit nécessaire aujourd’hui d’avoir 21 adjoints à Perpignan puisque l’essentiel des compétences de la commune, des infrastructures jusqu’à l’urbanisme en passant par le développement durable ont été transférées à la Communauté Urbaine !
A Barcelone Madame Ada Colau dirige la ville avec 8 adjoints … Il est vrai qu’elle ne cumule pas avec d’autres fonctions. J’ajoute que sa première décision a été de diminuer les indemnités de 25% !

Ce qui est vrai au sud des Pyrénées serait-il incongru au Nord ?

La question des indemnités des élus locaux mérite mieux que la polémique actuelle née d’une délibération inopportune qui rend impossible aujourd’hui d’aborder le débat de fond pourtant salutaire : comment et à quel prix susciter dans toutes les couches de la société des vocations à s’engager dans ces missions de service public nobles, riches de sens et de dévouement que sont les fonctions d’élus local.

Oui, cette délibération est un coup bas porté à la démocratie locale.

Extrait du journal de TV Sud du 9 février

Journal TVSud du 9 février

Merci à tous les amis connus et inconnus !

Un an déjà que j’ai ouvert ma page Facebook et mon blog http://jeanpaulalduy.eu…
 
dessins16042015_3 2Pour moi c’était un exercice nouveau : je suis d’une génération où l’on prend la plume pour écrire en haut d’une page blanche plutôt que sur un écran d’un ordinateur !
Certes durant ma vie publique je n’avais jamais négligé les réseaux sociaux mais c’était avec une équipe et là, descendu de l’estrade, j’étais seul devant mon ordi…
Je n’arrivais pas à me lancer dans cet univers des « amis », des bloggeurs, des twittos, un univers trop irréel pour moi qui aimais tant le contact, la discussion, les tribunes, la foule ; et ces échanges improbables sur ma Vespa avec mes voisins de route à chaque feu rouge !
 
Et il y a eu les assassinats sauvages des dessinateurs de la liberté le 11 janvier et j’ai voulu crier que j’étais moi aussi « Charlie » avec les millions de femmes et d’hommes de toutes croyances, de toutes opinions, de toutes générations descendus dans la rue.
 
Ce fut le début d’un effort solitaire d’éditorialiste puisant ses sujets dans l’actualité ; un exercice que je m’imposais comme une sorte d’hygiène de la pensée pour rester un citoyen engagé dans cette période troublée et où la parole politique est le plus souvent confuse, inconsistante, voire inconstante et même hésitante sur la défense de nos valeurs républicaines.
 
En un an une quarantaine de petits textes et lorsque je les fais défiler aujourd’hui sur mon blog j’ai comme un sourire à voir la diversité des sujets et des illustrations, ou encore des remarques et interpellations des lecteurs ; il y a de la vie dans ces échanges qui n’est pas virtuelle et il s’en dégage par petites touches un récit, certes parcellaire, de l’année 2015, année charnière de notre histoire collective.
 
cathedrale01022016_3Merci à vous toutes, à vous tous, qui m’avez soutenu dans mon effort en venant cliquer, lire, commenter mes messages : grâce à vous ce n’étaient plus des bouteilles jetées à la mer car elles ont vite trouvé vos rives. Un réseau amical s’est créé d’ «ami(e)s » connus et inconnus qui ont en commun l’ambition de défendre notre socle de valeurs républicaines et avec le même amour de notre territoire et de notre Cité.
 
Mais de ces petits textes se dégage une révolte au cœur devant la crise économique, morale, sociale, politique qui se développe ici, en terre catalane dans un climat d’impuissance, de renoncements et de replis ; cette révolte nous la partageons aussi.

Laïcité ou laïcisme

La prophétie d’André Malraux se confirme : ce siècle est celui du choc des religions…
 
La barbarie de Daesch n’a d’égal que celles des nazis ou du KGB de Staline au siècle dernier mais elle se déploie non pas au nom d’une idéologie politique mais au nom d’une religion ; Daesch, Alquaïda, AQMI etc. mettent en scène de manière macabre sur internet une guerre d’un Islam fanatique contre le monde judéo-chrétien.
 
Et voilà qu’en France, la France qui inventa la laïcité, des jeunes issus de l’école de la République s’engagent dans cette guerre aux cotés de ces fous de l’Islam !
Récemment un adolescent brillant atteint par les virus de Daesch propagés par internet s’arme d’un couteau pour assassiner un professeur au seul motif qu’il était juif et affirmait pacifiquement sa croyance en portant une Kippa ; cette acte effroyable révèle dramatiquement les lacunes de notre système scolaire : plus que jamais il faut apprendre et réapprendre la laïcité dans nos écoles mais aussi dans tous les lieux de la Cité, lieux associatifs, lieux de sport ou de culture sans oublier les lieux de culte ; et il faut combattre avec la même fermeté les actes antimusulmans, antisémites, antichrétiens.
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Dans ce combat contre les fanatismes, il faut s’en convaincre, notre meilleure arme reste la laïcité, une laïcité à débattre au vu des événements que nous venons de vivre.
 
La polémique ouverte ces derniers jours entre Manuel Valls et Jean Louis Bianco n’est pas anecdotique : elle relance à point nommé le débat salutaire et trop délaissé sur la laïcité.laicite 1
 
Doit-on se limiter à la défense d’un principe politique qui affirme la liberté de croire ou ne pas croire, en d’autres termes une laïcité généreuse, tolérante jusqu’à tolérer les intolérants ?
 
Doit-on, au contraire, en faire l’arme privilégiée des militants de la démocratie et des droits de l’Homme (et des femmes !), en d’autres termes une laïcité exigeante qui veut protéger la neutralité des espaces publics (enseignement, santé, sport, culture etc.) au risque de se faire traiter de laïciste, voire d’islamophobe ?
 
Le débat est relancé et c’est bien qu’il le soit ! Il faudra veiller à ce qu’il ne s’éteigne pas une fois la polémique effacée de nos tablettes car il est essentiel :
 
Si le XXIème siècle est celui du choc des religions la laïcité sera le combat décisif : s’il est perdu, l’humain désertera l’humanité.

La Ville pour métier, la catalanité pour racines. La République, la laïcité, l’Europe pour horizons. La voile, l'aquarelle et le dessin pour s’échapper.