L’HONNEUR PERDU DE L’U.D.I.

De renoncements en reniements l’U.D.I. a perdu toute crédibilité. Pire, en vingt-quatre heures, elle a franchi une frontière : celle du déshonneur.

L’honneur en politique c’est de défendre ses convictions avant ses intérêts de boutique ; la politique (du grec « Pòlis » = Cité, rappelons-le) c’est le débat et l’action pour chercher l’intérêt général, celui de la Cité qui nous rassemble, même si c’est au sacrifice de nos intérêts particuliers.

Depuis trois mois l’U.D.I. navigue à vue mais aujourd’hui, après avoir dénoncé le discours de François Fillon violemment antirépublicain s’attaquant aux magistrats et à la presse, après avoir affirmé que la morale élémentaire disqualifiait sa candidature, l’U.D.I. s’est rangée, honteuse, derrière ce candidat sauvé par « Sens Commun », conservateurs catholiques fondamentalistes, au Trocadéro dimanche dernier. Triste, effroyablement triste…

Pourquoi ce reniement des dirigeants de l’U.D.I. ?

Pour sauver, du moins ils l’espèrent, leurs Députés sortants et le financement du Parti qui va avec…

Un ralliement brutal, sans débat avec les militants, derrière un homme dont le comportement, le programme et donc l’action future, ne correspondent pas et loin s’en faut au combat des centristes progressistes, ceux qui depuis des décennies veulent mettre l’économie au service du progrès social, défendent bec et ongles les valeurs républicaines garantes du « vivre ensemble », ont au cœur l’écologie pour sauver l’avenir des générations futures et veulent de toutes leurs forces une Europe forte et démocratique pour protéger notre modèle social et culturel face aux grandes puissances.

Pour paraphraser la fameuse répartie de Winston Churchill au lendemain de Munich en 1938 «  vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre ! » aujourd’hui l’U.D.I. a choisi le déshonneur pour sauver ses finances, elle aura le déshonneur et la faillite politique et financière !

Je conclue en citant Jean Louis Borloo, propos rapportés par le journal « Le Monde » : « Nous sommes peut-être à l’aube d’un bouleversement qui ne s’arrêtera pas à la présidentielle…la recomposition politique entre les forces de gauche modernes et une droite progressiste ». François Bayrou dit aujourd’hui la même chose… Alors en marche, il n’y a plus de temps à perdre !