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Le vote républicain existe : nous l’ avons rencontré dimanche !

Jean Castex a fait une belle campagne et réalise sur son nom, à Prades, le meilleur score du département ; un autre découpage de la carte électorale aurait d’ailleurs inversé le résultat en nombre d’élus départementaux puisque globalement les listes UMP-UDI totalisent plus de voix que les listes PS-PC.

Mais il doit regretter d’avoir fait venir Nicolas Sarkozy entre les deux tours : le seul effet fut de remobiliser les électeurs de gauche et de faire perdre,  souvent lourdement,  des triangulaires qui devaient être gagnées.

Tour 1

Sur Perpignan le Maire préfère m’attaquer plutôt que regarder la vérité en face : il ne doit la survie,  partielle, de son équipe qu’au vote républicain des électeurs de gauche comme l’an dernier lors des municipales : le barrage au FN du second tour (néanmoins 45,3%) et auquel ont contribué ceux qui ont refusé le Ni-Ni de l’UMP,  ne doit pas faire oublier le score historiquement bas du premier tour.tour 2

La seule question et la vraie responsabilité aujourd’hui est d’analyser lucidement ce scrutin et d’avoir le courage d’en tirer les vrais enseignements faute de quoi Perpignan sera perdue en 2020 !

Je rappelle à ceux qui ont des faiblesses en arithmétique qu’avec 25% des votants et 38% au FN on perd la Ville…

Et si Jean Castex perdait à cause de  Jean Marc Pujol ?

Jean-CASTEX-photo-campagne-départementales-2015Le premier tour des cantonales aurait dû, comme dans la plupart des départements qui nous ressemblent, ouvrir clairement la voie  à une alternance à la tête de l’assemblée départementale.

D’ailleurs Jean Castex fait un score remarquable dans des terres qui furent longtemps dirigées par la gauche ce qui confirme que la tendance nationale peut s’exprimer en terre catalane !

Par contre sur Perpignan la tendance est inversée … Jean Marc Pujol en plaçant en première ligne sur tous les cantons ses colistiers a voulu délibérément transformer ce scrutin en troisième tour des municipales ; le résultat est sans appel : le FN recueille 37% des suffrages exprimés ( il augmente son score du premier tour des municipales ), les listes Pujol 26% et la gauche 24%…

Dès lors, non seulement la légitimité démocratique de l’équipe municipale est ébranlée et son image ternie, mais, plus grave l’alternance risque de ne pas être au rendez-vous de dimanche prochain à cause de l’échec sur Perpignan où dans 3 cantons sur 6 les listes UMP-UDI sont éliminées.

Hermeline MALHERBE - PrŽsidente Conseil GŽnŽral des PyrŽnŽes OriToutefois rien n’est joué : la gauche en position favorable sur 6 cantons, la droite et le centre sur 5 ; tout se joue sur 6 cantons dont 3 sur Perpignan où le FN est largement en tête.

Pour ma part je considère que dans ce contexte la consigne du «  Ni-Ni » de Nicolas Sarkozy​ est non seulement une faute morale ( le FN c’est le droit du sol et un nationalisme total ethnique, économique et culturel ) mais une faute politique : faire barrage au FN et le dire clairement c’est le seul moyen d’éviter que ce parti soit l’arbitre des majorités départementales.

Comment en est-on arrivé là sur Perpignan où plus rien ne résiste à la montée du FN ?

La question ne pourra plus être éludée longtemps .

Dimanche prochain : le troisième tour des municipales à Perpignan ?

Les élections départementales ont valeur sur Perpignan de troisième tour des municipales et je crains le message des électeurs dimanche prochain.louis aliot

Le contexte national fait craindre un vote record du FN dont le porte drapeau est ici, le compagnon de la Présidente.

Louis Aliot fut le théoricien aux avants postes de la dédiabolisation de son parti. Pourtant ce même Louis Aliot n’atteignait pas 10% des suffrages en Mars 2009 !marine le pen

Comment expliquer qu’il ait triplé, quadruplé son score en 6 ans ?

Certes le contexte national, crise économique, crise morale, crise sociale et la nouvelle stratégie du FN, on garde le programme mais on change le vocabulaire, donnent une partie de la réponse.

Mais une partie seulement.

La classe politique locale dont j’ai fait partie, même si j’ai été marginalisé depuis 2009, droite et gauche confondues, ne peut s’exonérer d’analyser les faiblesses de son action et de ses messages : manque de vision, de charisme et faible présence sur le terrain, laissant ainsi libre cours au ressenti, au sentiment d’abandon, aux rumeurs…

Elle devrait également comprendre que le cumul des mandats et la gérontocratie ont achevé de détruire son image.

Pour combattre la montée du FN il fallait
-saturer la Cité par l’omniprésence des élus dans les quartiers et les commerces, écouter et mettre en œuvre des réponses,
-avoir un projet et une vision d’avenir à faire partager,
-respecter les engagements pris,
-un discours clair et cohérent avec les valeurs républicaines expliquées et même martelées sans langue de bois !
Et pas seulement la veille des élections…

C’est cette méthode que je me suis imposée et que j’ai voulu transmettre.

L’ampleur prévisible de l’abstention, notamment sur Perpignan, rend hasardeux tout pronostic sur la future majorité départementale ; mais là n’est plus la question. La tâche urgente est certes d’analyser le vote FN mais surtout d’accepter un droit d’inventaire sur les faiblesses des politiques menées, les méthodes et les acteurs afin de préparer la relève pour 2020.

Pour que tout continue, il faut d’abord que tout change !

Le FN en pole position ?

Toute la classe politique et les médias pronostiquent un score historique du FN lors des prochaines élections locales. Selon les analystes les candidats FN devraient arriver en tête du premier tour dans de très nombreux cantons notamment dans les Pyrénées-Orientales.

france_affiche_lepen_2002marine le pen

Pour faire face au « Front », jeter l’anathème et se parer de vertu pour trouver les mots d’un jugement moral est contreproductif : crise économique, crise sociale, crise identitaire induisent des comportements de peurs et de repli sur lesquels le FN prospère parce que le discours de Marine Le Pen colle au ressenti de nos concitoyens.

Ses mots collent aux maux perçus !

Jean Marie Le Pen avait construit le socle du FN, idéologie et programme, et imposé au cœur du débat politique les thèmes de l’immigration, de la sécurité, de l’identité nationale. Il avait mené la bataille avec des mots crus et provocants. Marine Le Pen va éviter les excès du père, substituer au vocabulaire trop agressif d’autres expressions, par exemple « priorité nationale » au lieu de « préférence nationale ».

Le mal absolu n’est plus l’immigré mais le « communautarisme musulman » et l’immigration est fille du mondialisme…mieux : Marine Le Pen a compris que les français sont attachés aux valeurs républicaines d’égalité, de liberté, de patriotisme, de mérite. Elle va donc s’accaparer ce vocabulaire républicain et le détourner pour l’accrocher au fonds de commerce du FN à savoir un nationalisme total ethnique, politique, économique, social, culturel et même religieux !

La laïcité n’est pas le droit à la différence mais le moyen de nourrir l’islamophobie aujourd’hui largement répandue dans la société française. Ainsi sans rien renier de l’héritage paternel et notamment des mesures phares de son programme ( droit du sang, sortie de l’Euro, immigration zéro etc.) Marine Le Pen élargit son électorat, acquiert respectabilité, audience et même statut de présidentiable (cf discours de Manuel Valls cette semaine !)

Cette stratégie de dédiabolisation est d’autant plus efficace que la crise économique dure et le chômage progresse révélant l’impuissance des gouvernements de droite et de gauche, «l’UMPS», accréditant chaque jour davantage l’idée que le FN est « l’autre solution », celle qu’on n’a pas encore essayée…

Pourtant il n’est pas très difficile de démontrer que le programme du FN conduirait notre pays, barricadé dans ses frontières, vers une récession aux limites imprévisibles.

Sans la protection de l’Euro notre monnaie s’effondrerait et notre dette ne serait plus remboursable par l’explosion des taux de nos emprunts. Il s’en suivrait perte de pouvoir d’achat en premier lieu des retraités et spirale accélérée de faillites et de chômage.

Mais ce débat sur la crédibilité du programme du FN n’intéresse pas les français tant ils sont las des discours et des promesses des « gestionnaires » qui nous gouvernent…

Alors comment faire face à ce qui pour moi est un danger mortel pour la France une et plurielle, fraternelle et humaniste ?
Jusqu’où ira la vague FN ?
Jusqu’où Marine Le Pen peut-elle déployer son électorat par sa capacité à s’approprier les mots des partis républicains ?

L’exemple de Perpignan peut-il donner une réponse ?

La Femme, une moitié pas encore égale !

En ce 8 Mars, Journée Mondiale de la Femme, nos premières pensées vont d’abord vers celles qui luttent dans le monde, en Inde, au Pakistan, en Chine, en Iran, au Mexique etc, contre les discriminations, les persécutions, les viols, les assassinats, les trafics dont les femmes sont les cibles, innocentes et sans défenses, de  pouvoirs totalitaires, intégristes, corrompus et mafieux.

malalaElles ont pour noms Malala Yousafzaï, Anna PolitkovkaÏa, Regina Martinez, ou anonymes comme les 276 jeunes filles de Chibok, au Nigéria, enlevées par Boko Haram. Nous sommes aussi « Charlie » pour elles toutes !

En ce jour n’oublions pas non plus que chez nous, en France, les chemins du respect et de l’égalité Homme-Femme ont été et sont encore chaotiques.

En effet, on pouvait espérer que la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 allait être le point de départ d’une rapide évolution de la place des femmes dans notre société devenue démocratique.
En fait les femmes furent exclues de la démocratie et pire, quelques années plus tard le code Napoléon fera des femmes des mineures civiles !
En 1848 la Révolution proclame le suffrage universel mais …réservé aux hommes !
Les femmes françaises devront attendre un siècle pour pouvoir voter ; les femmes turques musulmanes eurent plus de chances et voteront dés 1934.

D’autres droits ont été encore plus longs à obtenir : l’interdiction de licencier une femme enceinte ne date que de 1966, le congé de maternité n’est indemnisé que depuis 1970 ; le droit à l’interruption volontaire de grossesse ne date que de 1975 ( en 1942 Pétain, l’idole de Jean Marie Le Pen, avait instauré la peine de mort pour délit d’avortement !), enfin la première loi sur l’égalité professionnelle n’a que trente ans et le congé de paternité est apparu timidement en 2002…

Où en est-on aujourd’hui ?

Certes des lois ont imposé la parité dans les scrutins de liste ou encore 30% de femmes dans les Conseils d’Administration des grandes entreprises mais la France reste un Etat jacobin centralisé, dominé par les hommes dans la sphère politique et économique ; elle reste culturellement une société globalement machiste.

C’est ainsi que la proportion de Députées est inférieure à 30% nous plaçant au 34ème rang , entre l’Afghanistan et la Tunisie…
Nous avons le privilège à Perpignan d’avoir une Préféte mais elles sont moins de 20% dans le corps préfectoral ; et l’accession d’Isabelle Kocher à la tête de GDF SUEZ en fera la première femme dirigeante d’une entreprise du CAC40 ; pas de quoi pavoiser !
Par ailleurs les controverses suscitées par la loi pour l’abolition de la prostitution sont le révélateur d’une société machiste où le respect de la personne humaine est à profil variable…

Pendant ce temps les femmes effectuent 85% des tâches ménagères dans les couples…et le FN pour bien stabiliser cet ¨acquis historique¨ propose le salaire parental dont on comprend qu’il s’adresse presque exclusivement aux femmes pour les inciter à soutenir la démographie de la Nation française : Plutôt que d’être chômeuses faites des gosses Mesdames !
Ce revenu parental serait inférieur de 20% au SMIC.
Tiens ? C’est précisément la différence entre le salaire moyen des femmes et celui des hommes, comme c’est bizarre !ana politaskaia

En images, Malala Fund et Anna Politkovskaïa

L’épouvantail de la dette !

On parle beaucoup de dette ces derniers temps…

station epurationMais de quelle dette parle-t-on ? 
-De celle des USA ou du Japon qui sont les pays les plus endettés au monde. Pourtant is sont aussi les premières puissances technologiques ?
-De celle de la France qui depuis plus de 35 ans vote des budgets en déséquilibre et qui s’engage aujourd’hui dans une politique de réduction des déficits qui tue la croissance et fait monter le chômage ?
-De celle de la Grèce, résultat de la corruption et de l’évasion fiscale jamais vraiment combattues par les oligarchies de droite et de gauche qui ont dirigé le pays ?

Ces derniers temps on parlait de la dette de l’Agglo : un demi Milliard, bigre ! Et le FN et le PC à l’unisson d’avancer le spectre d’une faillite annoncée !

A y regarder de plus prés que voit on ?
-170 M€ pour l’eau et l’assainissement qui sont remboursés par le prix de l’eau.
-110 M€ pour les zones économiques et l’immobilier d’entreprise mais les actifs correspondants sont bien supérieurs à la dette encourue.
En fait seuls 220M€ correspondent à une dette qui pourrait peser sur la fiscalité locale.
Or les taux de la fiscalité locale ont quasiment étés bloqués depuis que l’Agglo existe et son budget de fonctionnement dégage en moyenne un excédent de 10M€ par an ! J’ajoute que la masse salariale a été contenue dans une croissance de l’ordre de 3 % par an malgré l’extension des compétences.

Où est l’épouvantail ?

On pouvait ne pas s’endetter et ne pas mettre à niveau nos équipements, laisser croître les risques d’inondations sur le Manadeil, le Reart ou l’Agly, laisser nos plages disparaître, nos stations d’épuration polluer nos rivières et nos plages etc. On pouvait ne pas investir dans les zones économiques et ne pas soutenir le développement de nos entreprises. On pouvait également pour réduire l’appel à l’emprunt augmenter les impôts locaux qui frappent en priorité les revenus modestes…

On a fait le choix de l’investissement par l’emprunt dans une période de taux historiquement bas pour soutenir l’emploi et bloquer la fiscalité locale. J’ajoute que financer des équipements qui vont profiter à plus d’une génération par l’emprunt plutôt que par l’impôt d’aujourd’hui est juste : on fait ainsi coïncider la charge du remboursement avec la durée d’usage.

tecnosudUne dette ne peut se réduire à une analyse comptable ; elle doit être rapportée aux capacités de remboursement ; elle doit surtout être analysée politiquement c’est-à-dire par rapport à des objectifs de développement économique et de justice sociale.

Le demi-milliard d’euros de dette de l’Agglo, transformée par le FN et le PC en épouvantail, c’est de l’investissement, du développement durable et de l’emploi, c’est ne pas se résigner au déclin et au chômage qui mine notre vivre ensemble.

A tous les populistes bavards et le plus souvent ignares, opposons le courage de l’ambition et le risque d’entreprendre.

La T.H.T. ou la réussite d’une mobilisation citoyenne !

Au moment où les premiers ministres français et espagnols inaugurent l’interconnexion de leurs réseaux nationaux de transport d’électricité, il est bon de rappeler que s’il avait fallu se plier au dictat de leurs sociétés d’Etat gestionnaires de ces réseaux nos territoires auraient été massacrés et des milliers d’habitants soumis à des champs magnétiques d’une rare puissance.

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A l’époque aucun principe de précaution ne semblait émouvoir les décideurs de ces sociétés et leurs gouvernements de tutelle !

Dans un premier temps la mobilisation citoyenne en Vallespir et en Roussillon a imposé l’organisation d’un « débat public », procédure française nouvelle qui fut initiée à cette occasion.
M. Georges Mercadal, Ingénieur Général des Ponts et Chaussées, conduisit cette procédure en toute impartialité ce qui permit de produire et de diffuser des informations fiables sur les techniques possibles, leur impact sur la santé et l’environnement ou encore sur l’économie du projet.
Nos amis catalans du Sud n’ont pas eu la chance de disposer d’une telle procédure qui impulsa une mobilisation sans précédent dans notre département symboliquement ancrée dans le » serment de Montferrer », mon village familial !

La médiation de Mario Monti, ancien Commissaire Européen à l’Industrie, qui s’en suivi eu le mérite de rendre crédible une solution enterrée en courant continu.
Dés lors, l’arbitrage n’était plus technique ou financier mais strictement politique : Quel prix accepter pour supprimer tout risque sur la santé et protéger nos terroirs des faisceaux de lignes électriques et des imposantes structures métalliques qui les soutiennent ?

jpa et mario monti

Dans un premier temps, lors du sommet Franco espagnol de Saragosse, Nicolas Sarkozy et José Luis Zapatero ouvrirent la possibilité d’un enfouissement partiel mais je suis bien placé pour l’affirmer, c’est à Jean-Louis Borloo que revient la paternité de l’arbitrage définitif à savoir l’enfouissement complet. Jean-Louis Borloo, l’homme des convictions fortes qui lança le  » Grenelle de l’environnement « .

L’histoire de la T.H.T. est un bel exemple de mobilisation citoyenne réussie; elle mérite d’être mieux connue si j’en juge les conflits, les impasses du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes à une deux de Roissy Charles de Gaulle…

Mais Ségolène Royal n’est pas Jean Louis Borloo : plus de mots, moins de convictions.

Le doute du Doubs…

Dimanche soir le candidat du Parti Socialiste l’a emporté avec moins de 900 voix d’écart …La candidate Front National progresse de plus de 6000 voix alors qu’elle n’avait « sur le papier » aucune réserve de voix !

NINI-550

Le doute sur la stratégie de l’UMP a fonctionné comme un puissant moteur de la banalisation du FN qui, dès lors, capte de plus en plus les voix des déçus de la politique du Président Hollande. Cette banalisation a permis à une candidate militante FN depuis 27 ans et qui a défendu bec et ongles ¨l’ évidente inégalité des races¨(sic !) de faire jeu égal à quelques centaines de voix prés du candidat PS !

Le doute s’installe dans l’électorat UMP et la porosité avec le FN se développe insidieusement mais surement : La théorie du « ni-ni » a évidemment pour premier résultat d’effacer la frontière sur la droite et de conforter par la même le statut du FN, « l’autre solution, celle que l’on n’a pas encore essayée » !

Certes, Jean-Christophe Lagarde de l’UDI et le Parti Radical ont été très clairs dès le soir du premier tour en appelant à voter pour le candidat défenseur des valeurs républicaines, celles qui ont poussé quatre millions de ¨Charlie¨ dans la rue le 11 janvier dernier. Ils ont rappelé avec la même clarté leurs critiques à l’égard de la politique du gouvernement, qui enfonce le pays dans un chômage de masse responsable du désarroi de nos concitoyens et qui les poussent vers le vote FN .

Mais le doute s’est installé dans le Doubs…Le doute sur la capacité des partis de gouvernement à nous protéger du désastre économique dont les nouvelles générations paieront le prix fort.

SYRIZA en Grèce, PODEMOS en Espagne dans des pays où la crise est plus forte encore, proposent d’autres solutions que le replis xénophobe et nationaliste. Ils ne tournent pas le dos aux valeurs généreuses ; leur message mérite que nous l’écoutions même si la situation de la France est différente.bulletin

Dimanche soir, dans le Doubs, un message a été adressé aux responsables politiques qui sèment le doute. Leur crédibilité politique en a pris un coup ; puissent-ils l’entendre et le comprendre.

Credit photo Le Monde.fr et Plantu

Le message du peuple grec !

Marine Le Pen a tort de se réjouir de l’élection d’ Alexis Tsipras et Jean-Luc Mélenchon devrait lui aussi s’imposer un peu de modestie  quant aux gouvernants de France et d’ailleurs, de gauche, de droite ou du centre qui parlaient de la Grèce avec condescendance ou mépris. Le peuple grec vient de leur adresser un message qui résonne comme un formidable défi.

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Le message est clair : nous aimons l’Europe, celle des valeurs de démocratie héritées de l’Agora grecque.
Nous ne voulons pas sortir de l’Euro qui nous protège mais nous voulons une Europe de la croissance des forces productives et non une Europe qui les détruit sous prétexte d’orthodoxies budgétaires. Pour cela nous choisissons un gouvernement qui ne doive rien aux grandes familles qui ont fourni à droite comme à gauche des premiers ministres incompétents et corrompus. Ils ont poussé leur crime jusqu’à falsifier les documents budgétaires pour masquer le déficit abyssal qui conduisait le pays à la faillite.images

Certes l’Eurogroup, la Banque Centrale Européenne, le FMI ont multiplié les plans de sauvetage qui atteignent aujourd’hui 300 milliards d’€ ! Mais les gouvernements qui se sont succédés, issus toujours des mêmes grandes familles, ont laissés la »Troïka » (commission européenne, FMI, BCE ) mettre le pays sous tutelle avec la brutalité d’un liquidateur d’entreprise, ventes des actifs, licenciements…

Pour quel résultat ?
Le chômage atteint 27% (officiellement !) et la richesse du pays, son PIB, a chuté de 26% !
Mais a-t-on engagé une réforme fiscale qui réduirait l’évasion fiscale et supprimerait les privilèges de l’Eglise et des grands armateurs ?
A-t-on jugulé la corruption ?
A-t-on réduit la sous productivité du pays ?
Même les observateurs les plus indulgents répondent par la négative.

Et c’est là qu’intervient le miracle démocratique !
Les technocrates de la »Troïka » ont géré l’économie comme des comptables de grandes multinationales. La révolte du peuple grec a rappelé à tous, gouvernants et technocrates, les dimensions sociales et politiques de l’économie. En brisant sa dynamique sociale ils ont plongé la Grèce dans une déflation monstrueuse.
Ce n’était plus de l’austérité mais le massacre des forces productives humaines et industrielles.

Et le peuple s’est révolté !
Mais révolté démocratiquement et sans se laisser fasciner par les populistes xénophobes et les chantres fascisant du replis nationaliste antieuropéen.

Alexis Tsipras affirme vouloir rester dans l’Europe et l’Euro.
Il sait qu’à un certain niveau de dette c’est le débiteur qui prend le pas sur le créancier.
Il dit avec force aux puissants de ce monde que la « Troïka » est comptable de la misère accumulée en Grèce.
Il obtiendra, j’en suis sûr, le rééchelonnement de la dette pour relancer l’économie et réduire les souffrances de son peuple (il a déjà porté le SMIC à 750€).

C’est le même pari que celui fait il y a dix ans par Lula élu Président du Brésil confronté à l’époque à la même situation : dette insupportable, PIB en récession et misère effroyable. Le peuple grec comme hier le peuple brésilien par la voie démocratique imposera une sortie du carcan imposé par les banques centrales des pays dominants.

Le message du peuple grec est clair, plein d’espoir et j’espère contagieux. L’avenir n’est pas en dehors de l’Europe, ni même en dehors de l’Euro il n’est pas dans le replis nationaliste et les discours xénophobes.
L’avenir il faut le construire dans une Europe plus démocratique et donc fédérale car la démocratie reste le meilleur rempart contre la technocratie financière et surtout elle reste le moteur le plus efficace du développement des forces productives.

Apartheid ? Vous avez dit « apartheid » ?

Aujourd’hui le discours politique se réduit de plus en plus au choc des mots. Dès lors les intérêts médiatiques et la course aux sondages ouvrent la voie à tous les excès de langage.

citoyenneteManuel Valls, lors de ses vœux à la presse, en a donné une nouvelle illustration en appelant « apartheid territorial, social, ethnique » la crise de nos banlieues. Le journal Le Monde.fr de s’empresser de donner dans la foulée le résultat d’un sondage qui place Manuel Valls devant Nicolas Sarkozypour la sécurité des français. « L »apartheid » de M.Valls plus efficace médiatiquement que le « Karcher » de N.Sarkozy ! 

Certes la concentration de toutes les précarités dans certains quartiers et les discriminations qu’elles engendrent est une évidence et la Ville de Perpignan n’y a pas échappé. Mais la stigmatisation par des mots violents qui renvoient à l’Afrique du Sud de Nelson Mandela ne peut masquer la faiblesse des moyens accordès par la Présidence Hollande à la politique de la ville.

Je rappelle que le Plan Borloo a injecté 50 Milliards d’Euros dans ces quartiers. Il fallait poursuivre sur le même rythme car la dynamique de reconquête impulsée est fragile.Valls_Toulouse_2012

Parler d’apartheid est une faute politique du premier Ministre et même une double faute lorsqu’il ajoute : « La citoyenneté – ne parlons pas d’intégration, oublions ces mots qui ne veulent rien dire – a besoin d’être refondée, renforcée, relegitimée ».

Pour ma part je crois au contraire que le mot « intégration », intégration dans la Cité, garde tout son sens. Refonder la citoyenneté est une nécessité qui permettra une pédagogie salutaire de la laïcité mais cela ne fera pas baisser, ni le chômage, ni la misère sociale !

Au contraire parler « d’intégration » c’est mettre au cœur de l’action la lutte contre l’exclusion économique qui est la première cause de l’exclusion sociale et culturelle. Intégrer dans la Cité c’est permettre l’accès au travail, à la formation, au logement, à la culture.

Le chemin vers la citoyenneté passe par l’intégration dans le monde du travail.

Nous étions des millions de « Charlie » le 7 janvier, fiers de nos diversités et des valeurs républicaines qui nous rassemblaient.

De grâce, Monsieur le premier Ministre ne cherchez pas l’audimat par le choc des mots. Laissez cela à l’extrême droite et la droite extrême, parlez plutôt de fraternité et de lutte contre le chômage et contre toutes les discriminations.