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La T.H.T. ou la réussite d’une mobilisation citoyenne !

Au moment où les premiers ministres français et espagnols inaugurent l’interconnexion de leurs réseaux nationaux de transport d’électricité, il est bon de rappeler que s’il avait fallu se plier au dictat de leurs sociétés d’Etat gestionnaires de ces réseaux nos territoires auraient été massacrés et des milliers d’habitants soumis à des champs magnétiques d’une rare puissance.

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A l’époque aucun principe de précaution ne semblait émouvoir les décideurs de ces sociétés et leurs gouvernements de tutelle !

Dans un premier temps la mobilisation citoyenne en Vallespir et en Roussillon a imposé l’organisation d’un « débat public », procédure française nouvelle qui fut initiée à cette occasion.
M. Georges Mercadal, Ingénieur Général des Ponts et Chaussées, conduisit cette procédure en toute impartialité ce qui permit de produire et de diffuser des informations fiables sur les techniques possibles, leur impact sur la santé et l’environnement ou encore sur l’économie du projet.
Nos amis catalans du Sud n’ont pas eu la chance de disposer d’une telle procédure qui impulsa une mobilisation sans précédent dans notre département symboliquement ancrée dans le » serment de Montferrer », mon village familial !

La médiation de Mario Monti, ancien Commissaire Européen à l’Industrie, qui s’en suivi eu le mérite de rendre crédible une solution enterrée en courant continu.
Dés lors, l’arbitrage n’était plus technique ou financier mais strictement politique : Quel prix accepter pour supprimer tout risque sur la santé et protéger nos terroirs des faisceaux de lignes électriques et des imposantes structures métalliques qui les soutiennent ?

jpa et mario monti

Dans un premier temps, lors du sommet Franco espagnol de Saragosse, Nicolas Sarkozy et José Luis Zapatero ouvrirent la possibilité d’un enfouissement partiel mais je suis bien placé pour l’affirmer, c’est à Jean-Louis Borloo que revient la paternité de l’arbitrage définitif à savoir l’enfouissement complet. Jean-Louis Borloo, l’homme des convictions fortes qui lança le  » Grenelle de l’environnement « .

L’histoire de la T.H.T. est un bel exemple de mobilisation citoyenne réussie; elle mérite d’être mieux connue si j’en juge les conflits, les impasses du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes à une deux de Roissy Charles de Gaulle…

Mais Ségolène Royal n’est pas Jean Louis Borloo : plus de mots, moins de convictions.

Apartheid ? Vous avez dit « apartheid » ?

Aujourd’hui le discours politique se réduit de plus en plus au choc des mots. Dès lors les intérêts médiatiques et la course aux sondages ouvrent la voie à tous les excès de langage.

citoyenneteManuel Valls, lors de ses vœux à la presse, en a donné une nouvelle illustration en appelant « apartheid territorial, social, ethnique » la crise de nos banlieues. Le journal Le Monde.fr de s’empresser de donner dans la foulée le résultat d’un sondage qui place Manuel Valls devant Nicolas Sarkozypour la sécurité des français. « L »apartheid » de M.Valls plus efficace médiatiquement que le « Karcher » de N.Sarkozy ! 

Certes la concentration de toutes les précarités dans certains quartiers et les discriminations qu’elles engendrent est une évidence et la Ville de Perpignan n’y a pas échappé. Mais la stigmatisation par des mots violents qui renvoient à l’Afrique du Sud de Nelson Mandela ne peut masquer la faiblesse des moyens accordès par la Présidence Hollande à la politique de la ville.

Je rappelle que le Plan Borloo a injecté 50 Milliards d’Euros dans ces quartiers. Il fallait poursuivre sur le même rythme car la dynamique de reconquête impulsée est fragile.Valls_Toulouse_2012

Parler d’apartheid est une faute politique du premier Ministre et même une double faute lorsqu’il ajoute : « La citoyenneté – ne parlons pas d’intégration, oublions ces mots qui ne veulent rien dire – a besoin d’être refondée, renforcée, relegitimée ».

Pour ma part je crois au contraire que le mot « intégration », intégration dans la Cité, garde tout son sens. Refonder la citoyenneté est une nécessité qui permettra une pédagogie salutaire de la laïcité mais cela ne fera pas baisser, ni le chômage, ni la misère sociale !

Au contraire parler « d’intégration » c’est mettre au cœur de l’action la lutte contre l’exclusion économique qui est la première cause de l’exclusion sociale et culturelle. Intégrer dans la Cité c’est permettre l’accès au travail, à la formation, au logement, à la culture.

Le chemin vers la citoyenneté passe par l’intégration dans le monde du travail.

Nous étions des millions de « Charlie » le 7 janvier, fiers de nos diversités et des valeurs républicaines qui nous rassemblaient.

De grâce, Monsieur le premier Ministre ne cherchez pas l’audimat par le choc des mots. Laissez cela à l’extrême droite et la droite extrême, parlez plutôt de fraternité et de lutte contre le chômage et contre toutes les discriminations.