A l’insu de son plein gré le maire de Perpignan a lancé un appel d’offres pour la retransmission des projections de « Visa Pour l’Image » sur la place de la République en les réduisant à deux soirées ; ce serait l’œuvre d’un fonctionnaire zélé voulant briller dans la recherche des économies de gestion…
Une journaliste lanceur d’alerte a donné l’information qui s’est largement diffusée…Devant les condamnations unanimes, jusque et y compris le FN pourtant peu avare de critiques sur cette manifestation « élitiste » (traduisez : non conforme aux valeurs de ce parti), nul doute que le maire corrigera le tir et peut être, pour faire amende honorable, ira jusqu’à programmer 4 et non pas 2 rediffusions. D’aucun ajouteront que s’il est possible de trouver 100 000 € pour augmenter les indemnités des élus il doit être possible de dégager 10 000 € pour deux rediffusions supplémentaires…
Cet incident somme toute marginal laisse néanmoins une ombre inquiétante : « Visa » ne serait plus une priorité incontournable, une adhésion inconditionnelle à un combat politique, celui de la liberté de la presse au service des droits de l’homme ; il faudrait ranger « Visa » dans la catégorie des « animations du centre-ville » et des spectacles de rue ?
Loin de moi l’idée de mépriser ou de négliger les actions qui mettent en fête le centre-ville pour soutenir son économie : il en a grand besoin !
Mais « Visa » c’est bien davantage : au-delà de son impact économique amplifié par le Festival Off Perpignan, au-delà de la notoriété mondiale apportée à notre ville, c’est d’abord un moment politique.
Lorsque le monde du photojournalisme se rassemble à Perpignan il nous donne à voir des reportages pour éveiller notre intelligence et notre conscience sur les désordres et les drames mais aussi sur les courages et les bonheurs ; ce n’est pas un spectacle ou de l’animation festive mais avant tout un moment privilégié ou notre espoir de changer le monde se ressource, où se diffuse un besoin de paix et de fraternité, où nous pouvons trouver le courage de ne pas nous replier sur nos égoïsme et s’ouvrir au monde.
Oui, « Visa pour l’image » est un moment politique et la diffusion de ses reportages doit être la plus large possible.
Oui, plus que jamais il faut illuminer la place de la République de ces messages humanistes qui sont les vrais remparts contre la xénophobie et les nationalismes mortifères.
Oui Jean Francois Leroy, toi qui porte cet événement, tu as raison : il faut développer encore la diffusion populaire de « Visa ».