Aujourd’hui Emmanuel Macron a ouvert dans les faits la Présidentielle de mai 2017. Pour s’en convaincre il n’est qu’à voir les attaques violentes pour les uns (Florian Phillipot, Martine Aubry), méprisantes pour les autres (Alain Juppé, Manuel Valls), ou encore grinçantes (François Fillion, Arnaud Montebourg), sans oublier le silence assourdissant de François Hollande : Emmanuel Macron vient de sonner le glas de son quinquennat…
Une nouvelle fois Emmanuel Macron fait preuve de courage et de détermination car il sait qu’il sera la cible privilégiée de tous ceux, de toutes celles, qui organisent leurs clans pour se partager le pouvoir et qui, depuis des années et des décennies, occupent la scène politico-médiatique : le casting de 2017 devait être le même que celui de 2011 et voilà Hollande et Sarkozy bientôt sortis, Juppé ringardisé et même Marine le Pen et Mélenchon se voient concurrencés dans leur OPA sur le vote anti système…
La candidature de Macron ouvre une espérance : il est possible d’être écouté des français en parlant d’autre chose que d’expulsion de réfugiés, d’emprisonnement de fichés « S », de rétablissement des frontières ou d’armement des polices municipales…
Je suis de ceux qui pensent que pour que tout continue, notre modèle social, l’écologie de la planète, la protection de l’Europe, le socle des valeurs républicaines et laïques, il faut d’abord que tout change, la Vème République, le cumul des mandats, les rigidités du code du travail, les corporatismes, la formation professionnelle etc. Pour moi, Emmanuel Macron dans son discours de candidature a ouvert les bons chantiers : la « révolution démocratique » ; libérer les énergies, valoriser le travail mais protéger les plus faibles ; dynamiser l’investissement humain par la formation, le social en combattant l’exclusion des quartiers urbains et des territoires ruraux et relancer l’innovation et la productivité par la Recherche et les start-up.
Il faudra certes bâtir quelques mesures simples (certaines ont déjà été présentées) qui éclaireront l’horizon du chemin nouveau sur lequel il nous propose d’avancer, mais il serait contradictoire avec sa démarche de se lancer, comme le font les candidats des partis de droite, de gauche et d’ailleurs, dans l’élaboration d’un programme-catalogue de promesses jamais tenues… Regardez Trump, futur Président des USA : en quelques jours il a déjà abandonné les trois quart de ses promesses de campagnes !
L’enfant de la méritocratie républicaine se positionne « hors système » mais sans les facilités du populisme : la révolte salutaire mais sans la démagogie. Pourra-t-il être une espérance pour toutes celles et ceux qui ne se reconnaissent plus dans la classe politique actuelle, qui ne votent plus ou votent pour les extrêmes par refus, par mal-être, par révolte ? Là est l’enjeu premier de sa candidature.
Il lui faudra des parrainages (500), des porte-voix (des centaines), des dons (des millions), des bénévoles (des milliers), mais c’est surtout la mobilisation de la jeunesse, sa fièvre, son enthousiasme, qui donnera à son aventure sa force sociale, celle dont il aura besoin pour résister au Front Commun des politiciennes et politiciens expérimentés…
Macron trop jeune ? Trop peu d’expérience ? L’expérience de l’échec à réformer notre belle France, mal assumée, mal analysée, serait-elle une garantie d’efficacité future ?
« Je suis jeune il est vrai ; mais aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années » disait Le Cid qui, avec ses amis, « partirent cinq cents mais par un prompt renfort arrivèrent trois mille en arrivant au port ».
En mai 2017 c’est plutôt plusieurs millions qu’il faudrait rassembler…Dur…dur !