Jean Marc Pujol jusqu’à ce jour se voulait rassembleur et on pouvait déduire de ses interviews que sa stratégie était d’attendre la dernière ligne droite pour se présenter en recours, en sage au-dessus de la mêlée, « Macron compatible » qui plus est, et s’affirmant seul capable de barrer la route au FN, rebaptisé RN.
Aujourd’hui, sans doute sous l’amicale pression de ses « amis politiques» de LR, le langage est guerrier, « je repars au combat », et celles et ceux qui ne font pas allégeance sont éliminés ou marginalisés ; de « rassembleur» il ne reste que le mot qui masque mal le choix de se recentrer sur ses fidèles, ses affidés et sous la bannière du parti de Laurent Wauquiez dont les dérives droitières et populistes s’accélèrent.
Pourquoi ce changement de pieds avant même les élections européennes dont chacun s’accorde à penser qu’elles donneront des indications précieuses sur la recomposition politique en cours au niveau national et local?
Pourquoi « partir au combat » si tôt ? (Je n’aime pas cette expression : les élections municipales sont un moment démocratique privilégié où se confrontent les idées, les valeurs, les projets mais non pas une guerre ni même un combat, de partis ou de clans).
Dix huit mois c’est long et se mettre ainsi en première ligne dès à présent c’est courir le risque d’être une cible « privilégiée » : à la question « pour ou contre une mairie FN à Perpignan ? » s’ajoute et même se substitue « pour ou contre un nouveau mandat au maire actuel ? »
Nos concitoyens ne souhaitent plus s’enfermer dans ces deux questions qui étaient déjà celles des élections de 2014 ; ils attendent un projet concret et ambitieux sur l’habitat, l’emploi, la mobilité, le stationnement, la sécurité, la culture, l’écologie ; ils espèrent le renouvellement de la classe politique, un souffle nouveau comme une promesse d’un vivre ensemble apaisé et solidaire ! Les combats d’appareil ne les concernent plus.
Dix huit mois c’est beaucoup et chaque mois apportera son lot d’événements imprévus… En politique le probable se réalise rarement et ce, surtout lorsque les échéances électorales sont lointaines ! Le temps n’est pas à la précipitation dans des joutes prématurées mais au travail d’écoute et de proximité pour bâtir un projet partagé.
Crédit photo – L’Independant.