Et si on votait demain à Perpignan pour des municipales ?

 Je veux parler de Perpignan.

Certes il est difficile de comparer des scrutins aux enjeux différents, municipales, départementales et régionales ; certes…mais ces trois scrutins se sont déroulés en moins de vingt mois et l’enjeu politique y était le même à savoir la conquête possible par le FN de grandes collectivités locales, Ville, Département ou Région.594868666-point-d'interrogation-couvrir-cacher-chemise

Essayons de faire parler les chiffres.

D’abord l’abstention :  29.600 inscrits ne sont pas allés voter en mars 2014, ils étaient 36.000 en mars 2015 et 38.300 dimanche dernier soit près de 9000 de plus !tete-humaine-avec-un-point-d&-39;interrogation_318-46475

Constat triste : la « République des territoires » est frappée d’une panne démocratique ; constat qui interpelle ceux qui, comme moi croient à la nécessité d’une France décentralisée, d’un État recentré sur ces missions régaliennes et de Régions puissantes capables de mener la bataille de l’emploi et du développement durable.

Mais les chiffres lancent un autre message.

On y découvre que malgré la forte progression de l’abstention le volume de votes qui se sont portés sur le FN (de13.000 à 12.000) ou sur la gauche, PS et écolos, (de 7.000 à 8.000) est resté stable ou presque.

Par contre l’effondrement du vote UMP-UDI est spectaculaire : on passe de 12.000 en mars 2014 à 9.000 en mars 2015 et 5.700 dimanche !
Soit une chute de 6.000 c’est-à-dire 50% de son électorat!

Comment l’interpréter ?tete-chauve-avec-point-d&-39;interrogation_318-49294

Erreur de casting ?
On ne peut pas dire que le casting de la gauche était brillant…et pourtant elle résiste et même progresse un peu.

Tendance nationale ?
Oui, assurément, l’UMP (aujourd’hui LR) de Sarkozy est rongée à droite par un FN dé-diabolisé et l’UDI, absente des écrans de télé, est rongée à gauche par un PS plus social-démocrate que jamais…

Mais surtout si on rapproche les deux chiffres +9.000 pour l’abstention et -6.000 pour le vote UMP-UDI on peut penser que l’électorat centriste s’est massivement abstenu faute de lisibilité du parti censé les représenter. En fait, à regarder de près ces 3 consultations en vingt mois sur des enjeux locaux, les chiffres parlent et nous disent que si on votait demain pour des municipales à Perpignan on serait confronté au scénario inverse de celui de mars 2014 : seul le retrait de la liste UMP-UDI permettrait de faire barrage au FN…

Mais en politique, c’est bien connu, le probable ne se réalise jamais …

Crédit Photo @framepol et @freepick