UNA DIADA PER EL DRET DE DÍR !

J’étais hier à Barcelone pour cette « Diada » historique ; un million de femmes et d’hommes derrière un mot d’ordre simple : « REFERÈNDUM ES DEMOCRÀCIA ».

Un rassemblement festif avec des chants, des rires, des embrassades, la fête populaire d’une foule immense et diverse, venue de tous les horizons des pays catalans, une fête pacifique qui sentait bon la solidarité et la liberté.

Point de bataillons de CRS et de service d’ordre musclé, point de casseurs encagoulés comme en France à chaque manifestation…

Les Présidents Carles Puigdemont et Artur Mas sont restés dans la foule ; Jordi Sanchez Président de l’Assemblée Nationale Catalane était seul sur la tribune pour rappeler que malgré les menaces et les intimidations on se battait ici avec des urnes pour que tous les citoyens puissent s’exprimer et dire oui ou non au processus engagé vers la constitution d’une République catalane ; le discours était clair, ferme mais sans jamais verser dans les intonations populistes de nos tribuns nationaux… Il a regretté que les maires socialistes mais aussi Ada Colau, maire de Barcelone aient refusé d’installer des urnes dans les locaux municipaux… Un juriste est ensuite venu expliquer que le droit espagnol n’était pas conforme au droit international et notamment à la Constitution de l’Europe qui garantissent le droit des peuples à choisir démocratiquement leur avenir… « votarem ! » scandait la foule…

Une foule qui s’est dispersée dans le calme dans les rues voisines et l’on voyait sur les visages des sourires qui se répondaient pour dire : « Nous y étions ! ».

J’ai eu un long entretien avec le Président Artur Mas, aujourd’hui persécuté par le gouvernement de Madrid : menaces permanentes, privation des droits civiques, condamnation à une amende de 5 millions d’euros pour avoir organisé une consultation populaire… Je retiens de cette discussion que si Mariano Rajoy avait eu l’intelligence d’ouvrir le dialogue sur le pacte fiscal et les compétences de la Generalitat de Catalunya la question d’un référendum pour l’indépendance ne se serait pas posée.
Mais le Parti Popular de Mariano Rajoy n’a jamais totalement rompu avec le franquisme et il reste dans ses gènes la haine de la République catalane…

Pour moi Mariano Rajoy a l’entière responsabilité de la crise actuelle dont personne ne peut dire ce qu’elle enfantera.

Pour moi seul un respect exigent de la démocratie peut ouvrir un chemin à la générosité populaire qui s’est exprimée hier en réponse aux menaces et à l’autisme du gouvernement actuel de Madrid, une générosité populaire qui refuse la haine et la violence.

Hier j’ai assisté à une vraie leçon de citoyenneté responsable et pacifique,
Une leçon à l’adresse des Etats et des peuples d’Europe.

Credit photo de UNE, El Punt Avui