La passerelle a finalement été inaugurée…
Ceux qui ont pris la parole étaient discrets ou franchement opposés lorsqu’il a fallu prendre la décision du financement ; il y avait même Louis Aliot, pourtant toujours aux avant-postes des pourfendeurs de tous les projets dont j’ai eu la paternité.
On est décidément dans une époque où le courage et l’ambition sont des denrées rares chez ceux qui nous gouvernent ou aspirent à nous gouverner !
Pourtant plus que jamais il faut bâtir des passerelles, des passerelles entre les cœurs et les volontés, entre les cultures et les identités, entre les quartiers de la Cité qui doit nous rassembler. Plus que jamais, dans une société en crise, crise économique mais aussi morale et démocratique, dans une ville qui à nouveau doute de son avenir, bâtir des passerelles entre les hommes pour s’opposer à la fragmentation de la ville qui conforte les communautarismes, est la clef du futur.
Cette passerelle n’est pas seulement un ouvrage nécessaire pour développer les déplacements à pieds ou à vélo car la transition énergétique passe inéluctablement par la réduction de l’usage de la voiture électrique ou pas.
Elle est bien davantage, elle affirme dans le paysage de Perpignan un triple symbole :
-La ville une et indivisible riche de ses diversités qui doivent s’additionner et non s’opposer, la ville de la laïcité qui respecte et rassemble.
-La culture pour tous dont le Théâtre de l’Archipel est plus que jamais le foyer rayonnant : près de 100 000 entrées l’an dernier avec une programmation de haut niveau qui fait appel à toutes les formes des arts vivants pour provoquer nos émotions, pour enrichir nos connaissances, pour lutter contre tous les obscurantismes et défendre nos valeurs, notamment la liberté d’expression et de création.
-La modernité pour construire une fierté collective : la passerelle de Marc Mimram accrochée au Théâtre de Jean Nouvel constituent désormais la première image que nous donnons de notre ville à tous ceux qui franchissent le pont Arago, avec en fond de plan, sur l’horizon, le Palais des Rois de Majorque : identité et modernité sont les deux piliers sur lesquels une volonté collective peut s’affirmer et s’opposer au déclin que nous promettent les nationalistes xénophobes et réactionnaires qui se nourrissent de nos peurs et de nos divisions.
Oui, bâtissons les passerelles du futur parce que l’homme n’est vraiment humain que lorsqu’il sait se connecter aux autres hommes dans une même fraternité.