C’est peut être ça la guerre que toujours on se terre, que toujours on espère…
Je me souviens, je sortais du Théâtre ; j’ouvre mon portable : « Papa, rappelle moi vite ; tu es à Perpignan ? »
Mon fils avait plusieurs collègues au Bataclan dont deux seront abattus ; son meilleur ami sauvé : il n’avait pas pu rentrer, le Bataclan était complet…
On a tous des « anecdotes » à raconter sur ces heures horribles ; et c’est peut être ça la guerre que tous on se terre…Mais que tous on espère : les jours qui suivent partout en France et dans le monde : solidarité, fraternité, mobilisation, union sacrée, le peuple uni, le monde ému…
J’apprends qu’il était prévu un attentat à la Défense ; ma fille travaille dans une de ces tours montrées à la tété comme les lieux d’un massacre possible… C’est ça la guerre que toujours on se terre, que toujours on espère…
Puis vint le défilé sur le petit écran des dirigeants du monde entier : Ministres et Présidents, la mine grave et grise, viennent nous dire tous ce qu’ils auraient dû faire depuis des années…
On était tous Charlie le 11 janvier mais 11 morts ce n’était pas assez pour qu’ils comprennent ? Il aura fallu la mort des 250 touristes russes dans le désert du Sinaï, la mort des 130 spectateurs et badauds de Paris pour qu’enfin…
Les 300 000 civils syriens morts, et les 3 millions déportés, le génocide des Yézidies, les bombes chimiques et cet enfant le nez dans le sable rejeté sur la grève, ce n’était pas assez ? Cela ne faisait pas le compte pour que les grands de ce monde comprennent que la guerre contre la barbarie était inévitable, qu’il fallait au plus tôt détruire la puissance militaire, financière, idéologique de l’Ètat islamique de Daesch et ses ramifications sur notre propre sol ?
Oui, après la tristesse, après la solidarité et la fraternité j’ai ressenti une immense colère.
Oui, c’est ça la guerre que toujours on se terre, que toujours on espère, que toujours on colère !