En ce 8 Mars, Journée Mondiale de la Femme, nos premières pensées vont d’abord vers celles qui luttent dans le monde, en Inde, au Pakistan, en Chine, en Iran, au Mexique etc, contre les discriminations, les persécutions, les viols, les assassinats, les trafics dont les femmes sont les cibles, innocentes et sans défenses, de pouvoirs totalitaires, intégristes, corrompus et mafieux.
Elles ont pour noms Malala Yousafzaï, Anna PolitkovkaÏa, Regina Martinez, ou anonymes comme les 276 jeunes filles de Chibok, au Nigéria, enlevées par Boko Haram. Nous sommes aussi « Charlie » pour elles toutes !
En ce jour n’oublions pas non plus que chez nous, en France, les chemins du respect et de l’égalité Homme-Femme ont été et sont encore chaotiques.
En effet, on pouvait espérer que la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 allait être le point de départ d’une rapide évolution de la place des femmes dans notre société devenue démocratique.
En fait les femmes furent exclues de la démocratie et pire, quelques années plus tard le code Napoléon fera des femmes des mineures civiles !
En 1848 la Révolution proclame le suffrage universel mais …réservé aux hommes !
Les femmes françaises devront attendre un siècle pour pouvoir voter ; les femmes turques musulmanes eurent plus de chances et voteront dés 1934.
D’autres droits ont été encore plus longs à obtenir : l’interdiction de licencier une femme enceinte ne date que de 1966, le congé de maternité n’est indemnisé que depuis 1970 ; le droit à l’interruption volontaire de grossesse ne date que de 1975 ( en 1942 Pétain, l’idole de Jean Marie Le Pen, avait instauré la peine de mort pour délit d’avortement !), enfin la première loi sur l’égalité professionnelle n’a que trente ans et le congé de paternité est apparu timidement en 2002…
Où en est-on aujourd’hui ?
Certes des lois ont imposé la parité dans les scrutins de liste ou encore 30% de femmes dans les Conseils d’Administration des grandes entreprises mais la France reste un Etat jacobin centralisé, dominé par les hommes dans la sphère politique et économique ; elle reste culturellement une société globalement machiste.
C’est ainsi que la proportion de Députées est inférieure à 30% nous plaçant au 34ème rang , entre l’Afghanistan et la Tunisie…
Nous avons le privilège à Perpignan d’avoir une Préféte mais elles sont moins de 20% dans le corps préfectoral ; et l’accession d’Isabelle Kocher à la tête de GDF SUEZ en fera la première femme dirigeante d’une entreprise du CAC40 ; pas de quoi pavoiser !
Par ailleurs les controverses suscitées par la loi pour l’abolition de la prostitution sont le révélateur d’une société machiste où le respect de la personne humaine est à profil variable…
Pendant ce temps les femmes effectuent 85% des tâches ménagères dans les couples…et le FN pour bien stabiliser cet ¨acquis historique¨ propose le salaire parental dont on comprend qu’il s’adresse presque exclusivement aux femmes pour les inciter à soutenir la démographie de la Nation française : Plutôt que d’être chômeuses faites des gosses Mesdames !
Ce revenu parental serait inférieur de 20% au SMIC.
Tiens ? C’est précisément la différence entre le salaire moyen des femmes et celui des hommes, comme c’est bizarre !
En images, Malala Fund et Anna Politkovskaïa