Jean Castex a fait une belle campagne et réalise sur son nom, à Prades, le meilleur score du département ; un autre découpage de la carte électorale aurait d’ailleurs inversé le résultat en nombre d’élus départementaux puisque globalement les listes UMP-UDI totalisent plus de voix que les listes PS-PC.
Mais il doit regretter d’avoir fait venir Nicolas Sarkozy entre les deux tours : le seul effet fut de remobiliser les électeurs de gauche et de faire perdre, souvent lourdement, des triangulaires qui devaient être gagnées.
Sur Perpignan le Maire préfère m’attaquer plutôt que regarder la vérité en face : il ne doit la survie, partielle, de son équipe qu’au vote républicain des électeurs de gauche comme l’an dernier lors des municipales : le barrage au FN du second tour (néanmoins 45,3%) et auquel ont contribué ceux qui ont refusé le Ni-Ni de l’UMP, ne doit pas faire oublier le score historiquement bas du premier tour.
La seule question et la vraie responsabilité aujourd’hui est d’analyser lucidement ce scrutin et d’avoir le courage d’en tirer les vrais enseignements faute de quoi Perpignan sera perdue en 2020 !
Je rappelle à ceux qui ont des faiblesses en arithmétique qu’avec 25% des votants et 38% au FN on perd la Ville…
Le premier tour des cantonales aurait dû, comme dans la plupart des départements qui nous ressemblent, ouvrir clairement la voie à une alternance à la tête de l’assemblée départementale.
D’ailleurs Jean Castex fait un score remarquable dans des terres qui furent longtemps dirigées par la gauche ce qui confirme que la tendance nationale peut s’exprimer en terre catalane !
Par contre sur Perpignan la tendance est inversée … Jean Marc Pujol en plaçant en première ligne sur tous les cantons ses colistiers a voulu délibérément transformer ce scrutin en troisième tour des municipales ; le résultat est sans appel : le FN recueille 37% des suffrages exprimés ( il augmente son score du premier tour des municipales ), les listes Pujol 26% et la gauche 24%…
Dès lors, non seulement la légitimité démocratique de l’équipe municipale est ébranlée et son image ternie, mais, plus grave l’alternance risque de ne pas être au rendez-vous de dimanche prochain à cause de l’échec sur Perpignan où dans 3 cantons sur 6 les listes UMP-UDI sont éliminées.
Toutefois rien n’est joué : la gauche en position favorable sur 6 cantons, la droite et le centre sur 5 ; tout se joue sur 6 cantons dont 3 sur Perpignan où le FN est largement en tête.
Pour ma part je considère que dans ce contexte la consigne du « Ni-Ni » de Nicolas Sarkozy est non seulement une faute morale ( le FN c’est le droit du sol et un nationalisme total ethnique, économique et culturel ) mais une faute politique : faire barrage au FN et le dire clairement c’est le seul moyen d’éviter que ce parti soit l’arbitre des majorités départementales.
Comment en est-on arrivé là sur Perpignan où plus rien ne résiste à la montée du FN ?
La question ne pourra plus être éludée longtemps .
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