La démocratie française est en panne :
73% des jeunes de moins de 35 ans ne sont pas allés voter pour les européennes alors que ce débat est décisif pour l’avenir de leur génération.
Moins de 20% des français déclarent faire confiance à leurs élus, notamment nationaux.
Moins de 10% jugent utiles les partis politiques et d’ailleurs ils sont moins de 2% à s’engager dans ces formations qui sont sensées donner vie à la démocratie…
Doit-on se résoudre à la marginalisation voire la disparition des partis politiques ?
Peut-on imaginer une démocratie sans partis politiques ?
Les réseaux sociaux pourraient-ils remplacer ces formations qui, historiquement, ont structuré des familles de pensée, ont organisé les mobilisations et les combats collectifs qui ont produit le modèle social français ?
Force est de constater que sur ces réseaux sociaux l’information bouillonne, on s’interconnecte sans limites, submergé de signaux mais le sens a déserté le signe et les idéaux se perdent dans le magma des relations virtuelles et des flashs d’infos.
Plus que jamais en ce début de XXIème siècle des partis capables de proposer une vision de l’avenir de la Cité, de la planète sont plus que jamais nécessaires pour donner une lisibilité au chaos du monde et ouvrir un chemin.
A ce titre débattre sur l’Europe et la lecture de la mondialisation, interroger la laïcité dans le contexte actuel de retour du religieux avec son cortège de dérives fondamentalistes et de fanatismes, inventer un modèle économique de réduction du chômage et de meilleure répartition des richesses, redéfinir des solidarités qui s’opposent à l’assistanat ou encore protéger les sécurités de nos vies, sur tous ces questionnement les partis sont attendus et nécessaires.
Encore faut-il qu’ils ne se réduisent pas à des officines pour bâtir des carrières, qu’ils soient démocratiques, transparents, honnêtes et que le personnel politique qu’ils sélectionnent soit représentatif de la société dans sa diversité.
Or on est loin du compte…Chaque jour « les affaires », les magouilles politiciennes, les luttes de chefs et de clans détournent les français du débat politique et encore davantage de l’engagement dans les partis. Et la démocratie se meurt…
Comment redonner vie à cette conquête précieuse, gagnée par le sang versé, qu’est la démocratie ?
Je vois trois réformes nécessaires
–La limitation des mandats en nombre et dans le temps pour renouveler régulièrement les délégués du peuple,
–Un statut de l’élu qui permette l’ouverture à la société civile c’est-à-dire au monde du travail et de l’entreprise,
–La représentation proportionnelle pour faire vivre la démocratie parlementaire dans des assemblées à l’image de la diversité des familles politiques de notre pays.
Je reconnais que mon parcours politique n’a pas été exemplaire : j’ai cumulé plusieurs mandats non par addiction au pouvoir, je l’ai prouvé sur la fin de mon parcours, mais pour avoir la capacité de mettre en œuvre mon projet, non encore abouti, d’une intercommunalité forte autour de Perpignan.
J’affirme aujourd’hui, au terme d’une vie publique soumise à la critique, que sans les trois réformes ci-dessus rappelées le déclin de la démocratie française se poursuivra ; pire le tripartisme actuel, FN-UMP/UDI-PS, qui ne permet aucune alliance accélérera la dégénérescence en cours de la Vème République.