Le nom d’un territoire ne peut procéder que de deux logiques :
- Soit la logique identitaire qui renvoie à l’Histoire qui a constitué le patrimoine culturel,
- Soit la logique géographique qui positionne et informe sur le cadre de vie.
La logique identitaire a toujours les faveurs des habitants et aujourd’hui plus que jamais car la mondialisation des échanges, le métissage culturel et ethnique nourrissent les peurs, les replis et l’esprit de frontière : l’identité n’est plus une fierté à partager mais la légitimation de barrières protectrices de nos singularités…
Il n’était pas nécessaire d’être devin pour prévoir qu’ »Occitanie »arriverait largement en tête…
C’est parce que je pressentais ce résultat que j’ai proposé dès novembre dernier, mes amis catalanistes me l’ont reproché, que l’on se batte pour soutenir la logique géographique, afin d’échapper au piège tendu volontairement ou inconsciemment, par l’exécutif régional. « Pyrénées-Méditerranée » avait l’avantage d’être non seulement une appellation mondialement comprise mais encore d’être particulièrement cohérente avec les spécificités de notre territoire.Si l’exécutif régional faisait voter par l’Assemblée régionale le nom d’« Occitanie » la volonté d’effacer la singularité historique et culturelle du pays catalan ; cette stratégie jacobine d’assimilation-digestion nous l’avons déjà connue avec feu la Septimanie ; mais là c’est plus grave encore car Septimanie renvoyait à une période historique ancienne et floue.
Afficher à l’entrée du Perthus ou à Puigcerdá « vous entrez en Occitanie » relève de la provocation pour des millions de catalans !
Englober notre territoire dans une appellation culturelle « Occitanie » constitue la négation de la singularité historique de notre territoire, c’est une attaque frontale pour effacer tout ce qui fait la fierté et l’attachement à une langue, une littérature, des us et coutumes et une architecture spécifique.
Nous sommes tous concernés, catalans de souche ou catalans d’adoption : il en va de la dynamique culturelle mais aussi économique de notre territoire.
La mobilisation contre « Occitanie » se doit d’être plus forte que celle qui a su faire échec à « Septimanie », car c’est le même combat et qu’aujourd’hui rien n’est encore décidé.