Papy Juppé ou jeunot Macron ?

 » Le papy Juppé n’est enthousiasmant que parce qu’il a Sarkozy en face ! « .

Cette phrase est de Thomas Piketty, l’auteur en 2011 du petit livre rouge « Pour une révolution fiscale » qui devait inspirer François Hollande … On connaît la suite : en 5 ans, 32 milliards d’impôts supplémentaires qui ont frappé 4 Français sur 5 !
Aujourd’hui devant le naufrage, 4 % des Français font confiance à Hollande ! Piketty n’en fait pas partie mais notre brillant économiste, best seller aux USA, se retrouve dans les 57% d’électeurs de gauche qui envisagent de voter à la primaire de la droite (et du centre depuis le ralliement de l’UDI et du Parti Radical…) pour faire barrage à Nicolas Sarkozy…

juppe

Le débat politique salutaire de l’élection de mai 2017 serait-il dès à présent confisqué et la République médiatico-présidentielle aurait t-elle déjà désigné le futur chef de l’État ? La démocratie française est elle tombée si bas qu’il ne reste que « papy Juppé » pour sauver la France ?
Et Alain Minc de rajouter: « Juppé, la dernière chance avant le chaos ! »

Triste constat : le délitement de la pensée politique dans une France vieillissante où la gérontocratie domine, poursuit son œuvre de décomposition sociale et culturelle, ouvrant la voie à tous les populismes, à tous les extrémismes.
La fracture, le fossé doit on dire, entre la jeunesse et le monde politique national et local s’élargit de mois en mois …

Dans ce contexte, le jeune Macron, certains disent le jeunot, peut-il bousculer la marche « inéluctable » de « papy Juppé » vers la fonction suprême ? Sans parti, sans notables pour le soutenir ? Sans s’être jamais confronté au suffrage universel ?

J’étais à Montpellier, avec quelques ami(e)s pour l’écouter ; sur la route du retour la discussion fut vive :
On avait aimé sa conception de la laïcité, exigeante mais pas sectaire, ouverte à toutes les croyances dès lors que le vivre ensemble est respecté et consolidé ; « la France  n’a pas de problème avec les religions ». On peut croire ou ne pas croire…
On avait aimé qu’il martèle « la France est une volonté ! », c’est à dire un héritage reconnu mais chaque jour enrichi.
On avait aimé l’Européen convaincu que la souveraineté et la parole de la France n’ont de force, face aux mégapuissances et aux mega multinationales, qu’adossées à la puissance économique, politique et culturelle de l’Europe unie.

Emmanuel Macron bouscule les lignes ; on le dit libéral parfois libertaire, mais il est d’abord social sans être socialiste dogmatique. Il est surtout jeune et moderne, né dans le monde interconnecté, mondialisé . Il sait que les modèles économiques hérités des trente-six glorieuses sont obsolètes ; et les partis, leur pensée et leurs programmes politiques, avec…

On ne s’est pas ennuyé à écouter un « one Man show » d’une heure et demie alors que le débat de la primaire de la droite nous avait assommés…
Nous avons chanté La Marseillaise les poumons plein d’espoir : le changement, le vrai, était peut être là … Il y avait, en tous cas, l’enthousiasme et la sincérité parfois naïve de la jeunesse : certes il reste à construire le programme et les actions clefs, mais le chemin ouvert est clair et bien orienté !
Oui j’ai vécu ce moment comme une bouffée d’Oxygène dans un monde fatigué par les pollutions politiques en tous genres…

Juppé, la fin d’une époque où Macron en avance sur son temps ? Dans les semaines et les mois à venir la question sera incontournable.