Certes il est aujourd’hui plus facile de critiquer (certains vont jusqu’à souhaiter un FREXIT !) l’Union Européenne que d’imaginer ce que nous serions devenus si nos pères n’avaient eu le courage et la lucidité d’engager le chantier il y a plus de soixante ans… On peut néanmoins rappeler que c’est l’Europe qui a sauvé les économies du monde libre, celles des Etats et de leurs citoyens, lors du Tsunami financier de 2008.
Certes la construction européenne, toujours inachevée, montre ses fragilités et ses faiblesses dans un monde plus dangereux que jamais : terrorisme, crise migratoire, dérèglement climatique, guerres commerciales etc. On peut néanmoins rappeler que c’est l’Europe, première puissance économique mondiale, qui protège notre paix et notre modèle social et culturel face aux géants totalitaires de la Russie et de la Chine alors que notre partenaire historique, l’Amérique de Donald Trump, nous tourne le dos et se retire de l’accord sur le climat… Pour s’en convaincre, il suffit de constater que ces trois puissances, à des niveaux divers, souhaitent le démantèlement de construction européenne. J’ajoute que ce seront les classes populaires qui paieront le plus lourd tribut au BREXIT et cela les partisans du FREXIT oublient de vous le dire !
Certes la complexité du système de décisions, son manque de transparence et le poids de la technostructure face au Parlement issu du vote des peuples nourrit les populismes xénophobes et les replis identitaires, mais ces institutions malgré leurs défauts restent les meilleurs défenseurs des droits de l’Homme, de la liberté de la presse et de l’indépendance de la justice, aujourd’hui menacés au sein même de l’Europe en Hongrie et en Pologne.
Certes souvent l’Union Européenne me désole, mais lorsque je la compare aux USA ( on vient de voter en Alabama une loi interdisant tout avortement), à la Russie ( le « tsar » Poutine fait assassiner ses opposants), à la Chine ( la reconnaissance faciale et la prolifération des caméras de vidéosurveillance permettent le fichage systématique de la population et d’étouffer la moindre contestation à commencer par celles des journalistes), sans parler de la misère endémique dans la plupart des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, lorsque je compare je me console…
Oui, l’héritage de nos pères ne doit pas être dilapidé le 26 mai.
Oui, dimanche prochain faisons renaître le rêve européen.
Ce rêve Victor Hugo le définissait ainsi lors du Congrès de la paix le 21 août 1849
« Nous aurons la patrie sans la frontière, le budget sans le parasitisme, le commerce sans la douane, la circulation sans la barrière, l’éducation sans l’abrutissement, la jeunesse sans la caserne, le courage sans le combat, la justice sans l’échafaud (…) la parole sans le bâillon, la conscience sans le joug, la vérité sans le dogme, Dieu sans le prêtre, le ciel sans l’enfer, l’amour sans la haine ».