La presse française et tout particulièrement la presse nationale, s’intéresse peu aux débats qui secouent l’Espagne ; par ignorance de l’histoire de la péninsule ibérique ou par mépris pour tout irrédentisme la France jacobine semble se désintéresser de ce qui pourtant à terme pourrait modifier les équilibres géopolitiques de l’Europe méditerranéenne .
Qui ne voit qu’un État catalan de huit millions d’habitants adossé à son histoire, sa culture et sa forte tradition démocratique, disposant d’une industrie très exportatrice, d’un port, plateforme privilégiée du commerce avec la Chine, d’un PIB équivalent à celui du Portugal, de la Finlande ou de la Grèce, pourra jouer un rôle actif dans le rééquilibrage de l’Europe en faveur des pays méditerranéen ? Qui ne voit que la question catalane renvoie à la construction d’une Europe démocratique et fédérale ?
Le refus madrilène d’accepter, comme l’a fait le royaume d’Angleterre la voie démocratique et pacifique, pour trouver une issue au conflit actuel peut ouvrir une crise majeure de l’Etat espagnol : si les partis Indépendantistes l’emportent, lors des élections plébiscite décidées par la Generalitat en septembre prochain, l’obstination de Madrid sera intenable sauf à provoquer un affrontement destructeur.
Comment les média et les élites françaises si promptes à s’intéresser aux moindres soubresauts du royaume de Belgique peuvent elles ignorer ce qui se passe sur notre frontière Sud où plus de deux millions de citoyens se sont déjà exprimés sur la question du droit au référendum des habitants de Catalogne ?
Le débat est à nos portes et nous sommes concernés en tant que citoyens européens : il nous appartient de nous informer pour comprendre et comprendre pour entendre le mouvement profond des peuples de l’Europe méditerranéenne .