Les messes œcuméniques de dimanche sont le vrai message d’espoir qu’il fallait donner à notre peuple riche de ses diversités, à notre nation fondée sur le pacte de laïcité.
Ces messes, ces homélies sur tous les horizons de France ont ravalé à leur juste place les polémiques minables qui ont agité la classe politique ces dernières semaines ; polémiques dérisoires et contre productives : elles nous divisent à un moment où il nous faut plus que jamais opposer à la barbarie notre unité dans la défense de nos valeurs !
Il faut s’en convaincre, cette guerre qui nous est faite et qui s’amplifie, ne se gagnera pas par les armes même s’il est indispensable de réduire la force militaire et l’emprise territoriale de DAESCH ; ni par les armes, ni par des mesures d’exceptions liberticides qui décrédibilisent l’Etat de droit c’est-à-dire le socle politique et idéologique de notre démocratie.
Cette guerre ne peut se gagner sur le long terme que par la force des idées généreuses de fraternité qui seule ouvre un horizon de paix et de respect des identités multiples, religieuses, ethniques, culturelles.
Et la France par son histoire et ses valeurs a la responsabilité d’ouvrir ce chemin de paix.
DAESCH le sait et c’est pourquoi nous sommes sa cible privilégiée.
DAESCH sait que l’islamophobie qui s’est développée en France, et le FN a amplifié le mouvement, ébranle l’unité nationale ; il rêve d’une fracture dans le pays de la laïcité qui ouvrirait un nouvel espace à sa guerre des religions, musulmans contre tous les mécréants de la terre…
DAESCH sait que sa propagande trouve un écho dans la jeunesse enfermée dans des ghettos où l’exclusion économique et sociale ne leur laisse aucun espoir d’égalité des chances : les 250 morts et davantage de blessés depuis le 11 novembre sont le bilan effroyable de l’action terroriste de jeunes pour la plupart de nationalité française (et les binationaux sont très minoritaires).
Cette guerre contre la barbarie qui se drape dans les vêtements du Coran interprété comme la théorie de la guerre sainte, doit être menée certes dans les Cités qui se replient dans le communautarisme, le Plan Borloo de 2005 était une première réponse qui doit être amplifiée (plus d’humain et moins d’urbain !) mais aussi et surtout dans le dialogue inter religions favorisant la construction qui n’est qu’à ses début d’un islam de France républicain, c’est-à-dire à égalité de droits et de devoirs avec les autres cultes.
A Perpignan Ahmad Akkari a construit « la mosquée de la Fraternité » : les architectes, Denis et Gérard Lascar, étaient juifs et elle fut inaugurée avec l’ensemble des responsables de toutes les religions et obédiences philosophiques.
Ahmad, Denis, Gérard ne sont plus là …mais leur message est plus clair que jamais et d’une insolente actualité !
La messe de dimanche me renvoie à leur souvenir, à leur héritage …
Oui, c’est la fraternité entre les religions qui permettra de vaincre le mal absolu que représente DAESCH et le terrorisme islamiste.