Dimanche l’enjeu est double : l’image de la France et la cohésion nationale.
Marine Le Pen Présidente, c’est une image de la France xénophobe, repliée sur elle-même ; nous ne serions plus pour le monde la patrie des droits de l’homme et de la laïcité.
Jean-Luc Mélenchon Président c’est avec lui aussi la destruction de l’Europe mais à partir d’un national-bonapartisme de gauche ; pour le monde c’est l’image d’une France anticapitaliste hors sol…
François Fillon Président et « Sens Commun » au gouvernement c’est Donald Trump en modèle réduit et pour le monde l’image d’une France réactionnaire et d’une classe politique corrompue.
Emmanuel Macron Président c’est la French Tech, la relance du rêve européen, la solidarité sans l’assistanat, la volonté de l’égalité des chances ; c’est l’image d’une France moderne et jeune, innovante et solidaire.
Or, ne nous y trompons pas, de l’image demain de la France dans le monde dépendent non seulement notre attractivité économique et notre poids politique mais aussi, au plan interne, notre capacité à retrouver la fierté collective qui soutient la cohésion nationale sans laquelle aucune réforme, aucune dynamique sociale et économique n’est possible.
Un Président jeune, moderne, humaniste, libre de toute attache partisane ou de clan c’est un atout pour la France.
Mais dans le choix des français dimanche, pour moi, il y a plus grave :
Avec les deux premiers il n’est pas besoin d’être devin ou grand économiste pour comprendre que ces deux chantres d’un nationalisme patriotique, xénophobe pour l’une, « lutte des classes » pour l’autre, entrainerait notre pays dans un chaos économique effroyable.
Quant à François Fillon c’est la relance économique à la Thatcher (sans le pétrole écossais…), c’est-à-dire à partir de conflits sociaux très durs dont nul ne peut dire où ils nous conduiraient tant la colère est grande au plus profond du pays.
Or plus que jamais les français ont besoin d’un Président qui réconcilie et non qui divise, excite les peurs, provoque les affrontements ; un Président qui rassemble les compétences, les énergies d’où qu’elles viennent, de gauche, de droite, du centre ; un Président au-dessus de tous soupçons pour moraliser la vie publique et redonner confiance dans la démocratie et ses représentants élus.
Dans le contexte national actuel de crise économique, sociale, morale sans précédent dans notre histoire, ceux qui divisent les français par idéologie, par religion ou par repli identitaire sont irresponsables.
Dans le contexte mondial actuel où les risques économiques, environnementaux, militaires, ou encore le risque terroriste sont plus lourds que jamais, ceux qui veulent détruire ou affaiblir l’Europe sont irresponsables.
Pour conclure je fais mienne la tribune de mon ami Rolland Castro dans « le Monde » du 19/4 et notamment ce passage :
« Le vote Macron est celui qui ne s’appuie pas sur les passions tristes et qui cherche à produire pour chaque individu les conditions protectrices de son épanouissement. C’est l’adaptation du programme de la Résistance aux conditions assumées de la mondialisation, le choix d’une société d’hommes libres non englués dans leur corporation ou leur statut qui sont devenus machine à exclure ceux qui n’en sont pas. »
Le titre de sa tribune : « Emmanuel Macron ou le chaos ! » .