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Bâtissons les passerelles du futur !

La passerelle a finalement été inaugurée…photo

Ceux qui ont pris la parole étaient discrets ou franchement opposés lorsqu’il a fallu prendre la décision du financement ; il y avait même Louis Aliot, pourtant toujours aux avant-postes des pourfendeurs de tous les projets dont j’ai eu la paternité.
On est décidément dans une époque où le courage et l’ambition sont des denrées rares chez ceux qui nous gouvernent ou aspirent à nous gouverner !

Pourtant plus que jamais il faut bâtir des passerelles, des passerelles entre les cœurs et les volontés, entre les cultures et les identités, entre les quartiers de la Cité qui doit nous rassembler. Plus que jamais, dans une société en crise, crise économique mais aussi morale et démocratique, dans une ville qui à nouveau doute de son avenir, bâtir des passerelles entre les hommes pour s’opposer à la fragmentation de la ville qui conforte les communautarismes, est la clef du futur.

Cette passerelle n’est pas seulement un ouvrage nécessaire pour développer les déplacements à pieds ou à vélo car la transition énergétique passe inéluctablement par la réduction de l’usage de la voiture électrique ou pas.paserelle

Elle est bien davantage, elle affirme dans le paysage de Perpignan un triple symbole :
-La ville une et indivisible riche de ses diversités qui doivent s’additionner et non s’opposer, la ville de la laïcité qui respecte et rassemble.
-La culture pour tous dont le Théâtre de l’Archipel est plus que jamais le foyer rayonnant : près de 100 000 entrées l’an dernier avec une programmation de haut niveau qui fait appel à toutes les formes des arts vivants pour provoquer nos émotions, pour enrichir nos connaissances, pour lutter contre tous les obscurantismes et défendre nos valeurs, notamment la liberté d’expression et de création.
-La modernité pour construire une fierté collective : la passerelle de Marc Mimram accrochée au Théâtre de Jean Nouvel constituent désormais la première image que nous donnons de notre ville à tous ceux qui franchissent le pont Arago, avec en fond de plan, sur l’horizon, le Palais des Rois de Majorque : identité et modernité sont les deux piliers sur lesquels une volonté collective peut s’affirmer et s’opposer au déclin que nous promettent les nationalistes xénophobes et réactionnaires qui se nourrissent de nos peurs et de nos divisions.mathis

Oui, bâtissons les passerelles du futur parce que l’homme n’est vraiment humain que lorsqu’il sait se connecter aux autres hommes dans une même fraternité.

Construire la « ville-archipel », une ambition plus que jamais nécessaire

La transformation de la Communauté d’Agglomération en Communauté Urbaine est engagée mais le vrai débat, celui de la gouvernance, ses objectifs, sa démarche et notamment le rapport aux communes a t-il vraiment eu lieu ? On a plutôt l’impression que faute d’ambition forte, de projet collectif partagé il ne reste qu’une vision comptable, à savoir protéger le montant de Dotation Globale de Fonctionnement versé par l’Etat…big_201111221626262

ET pourtant c’est maintenant qu’il faut construire une équipe soudée et conquérante !

Nous étions le cul de sac de la France et nous avons aujourd’hui une position stratégique à exploiter, à 1h30 d’un aéroport international relié au monde entier, au centre de 12 millions d’habitants (Toulouse-Montpellier-Barcelone) ; avec Gérone et Figuéres nous pouvons organiser un Pôle Métropolitain transfrontalier capable d’affronter la compétition avec les grandes Métropoles pour attirer les entreprises de pointe, innovantes et à haute valeur ajoutée ; nous avons tous les atouts pour déployer une politique de marketing territorial efficace ;oui c’est le moment d’être ambitieux et de le faire savoir : une Communauté Urbaine organisée et centrée sur le développement économique peut et doit être le moteur de ce renouveau de notre territoire.axe perpi toulouse15062015_2

Nous avons un cadre de vie exceptionnel où la nature est omniprésente ; ne cédons pas à la boulimie d’urbanisations débridées ou de grands centres commerciaux inhumains qui désertifient nos centres historiques ; faisons partager par les maires l’ambition d’une « ville-archipel » qui s’oppose à l’étalement urbain en protégeant l’agriculture, la viticulture et nos espaces naturels ; c’est la condition nécessaire d’un développement durable de notre territoire.

Nous avons un autre héritage à protéger : la culture de villages du pays catalan avec ce qu’elle produit de démocratie vivante, de solidarités et d’intégration sociale ; la Communauté Urbaine ne doit pas signifier la disparition des communes mais bien au contraire le renforcement de l’efficacité des maires qui sont le premier recours de nos concitoyens, qui subissent en première ligne les disfonctionnement de notre société en crise, qui sont les derniers élus respectés dans notre démocratie malade. Chaque décision de la Communauté Urbaine doit être le résultat d’un dialogue et de négociations respectueuses de la diversité communale.

L’ « archipel des communes » c’est à la fois le respect de chaque commune et leur solidarité dans un projet collectif de développement économique, social, écologique ; on respecte chaque ile mais l’union fait la force.

« Les hommes unis à la fois par l’espoir et l’action accèdent comme les hommes unis par l’amour, à des domaines auxquels ils n’accèderaient pas seuls ». André Malraux.

La Communauté Urbaine Perpignan Méditerranée ne peut se réduire à une facilité financière et comptable : ce doit être au contraire l’outil de l’action et de l’espoir pour mieux exploiter nos atouts, ils sont nombreux, et retrouver la dynamique sociale, économique, culturelle qui aujourd’hui s’essouffle.

Le message des peuples d’Espagne

Il y a eu en début d’année le message du peuple grec et voilà qu’il revient, plus fort encore, du Sud des Pyrénées.

« Podemos », forme politique du mouvement des « indignés », a su capter, comme « Syriza » en Grèce, la révolte populaire contre les partis en place, de droite et de gauche, corrompus, soumis à l’orthodoxie comptable des banques centrales, incapables de comprendre les dimensions sociales et politiques de l’économie.

Oui, c’est l’irruption de la misère mais sous une forme pacifique et démocratique.

photo - copieLes peuples d’Espagne et de Grèce ne se sont pas laissés séduire par les sirènes nationalistes et xénophobes, au contraire ils revendiquent le droit à la solidarité et à la fraternité ; ils aiment l’Europe, celle des droits de l’homme, des valeurs de démocratie et de laïcité, pas un mot contre l’Euro, mais ils refusent une Europe qui détruit les forces productives.
En Espagne comme en Grèce les peuples n’ont pas perdu la mémoire : ils se souviennent des régimes dictatoriaux, nationalistes et xénophobes du Caudillo pour les uns, des colonels pour les autres.

En France , par contre, on a oublié le régime de Vichy du Maréchal, celui qui a instauré la peine de mort pour avortement, qui a été complice de l’extermination des juifs, un « détail de l’histoire » comme aime le rappeler l’idéologue du Front National, Jean-Marie Le Pen.
En France une grande partie du peuple qui souffre s’est tournée vers le FN lors des dernières élections et les idées de ce parti ont totalement contaminé la droite extrême de l’UMP qui ose aujourd’hui s’appeler « les Républicains » !

Il est urgent d’entendre, de comprendre et de populariser le message de Podémos ; « sans pouvoir médiatique, économique, nous avons démontré que l’on peut faire les choses autrement et que le rêve et l’espoir peuvent l’emporter …notre unique moyen : l’imagination, la joie, la créativité ».

Oui, Podémos c’est un autre rêve que celui, mortifère, du Front National, un rêve de solidarité, d’honnêteté, de liberté d’expression et de démocratie vivante et enthousiaste !

5568396da60a4Nos élus de droite et d’extrême droite qui sont allés défiler côte à côte, écharpe tricolore au ventre, pour s’opposer au droit à l’égalité pour tous dans l’application des lois républicaines du mariage, nos élus bardés de certitudes et de dogmes, prisonniers de leur addiction au pouvoir, peuvent craindre la montée en puissance de ce désir d’égalité et de fraternité qui a nourri le vote pour Podémos ou Syriza!

Les conséquences de ce séisme électoral en Espagne ( le PP a perdu plus de 30 capitales régionales, Podémos a gagné Barcelone, Madrid, Saragosse, la Corogne, Cadix et sans doute Valence ; il est l’arbitre de l’élection des exécutifs régionaux aux Baléares, en Aragon et en Castille la Manche !) sont imprévisibles mais il y a fort à parier qu’une nouvelle ère de la vie politique espagnole est ouverte et que les partis traditionnels devront se réformer en profondeur s’ils veulent demain encore jouer un rôle.

En Catalogne les dirigeants de Podémos soutiennent l’organisation d’un référendum parce que ce sont des inconditionnels de la démocratie mais ils refuseront une indépendance qui ne serait pas solidaire des régions pauvres de l’Espagne.
Artur Mas et les indépendantistes catalans, certes améliorent leur score (45% contre 38% lors des précédents scrutins) mais ils perdent le navire amiral, Barcelone ; sauront ils comprendre le message de Podémos et éviter le piège nationaliste ?

L’indépendance proposée comme un replis nationaliste n’a pas d’avenir ; à contrario, défendue comme une exigence de démocratie, le droit des peuples à disposer d’eux même, et comprise comme un pas vers une Espagne et une Europe fédérales, l’indépendance de la Catalogne devient le rêve et l’ambition qui peut rassembler au-delà de tous les clivages politiques. 
C’est aussi cela le message de Podémos.

Le bonheur perdu du « centre del Mòn »

La gare de Perpignan, immortalisée par Salvador Dalì, n’a jamais été aussi belle qu’aujourd’hui : la gare historique a retrouvé son lustre d’antan et la nouvelle éclate de couleurs rappelant les mosaïques de Gaudi.

Elle n’a jamais accueilli autant de trains et pourtant le modèle économique du « centre del Mòn » est à réinventer.centre del mon25052015_2

Rappelons l’historique de l’opération : Sacrésa, investisseur catalan, assisté par le cabinet d’architecture JM Galan, a été retenu à l’issue d’un appel d’offres international que j’avais lancé en 2005 : plus de 120 millions d’€ ont été investis par Sacresa, l’Agglo a financé l’aménagement du Bd St Assiscle et la Ville le passage piéton qui enfin crée une continuité entre la rue Pascal Marie Agasse et l’av. de la gare. Compte tenu de la vente du foncier et des droits à construire la Ville est bénéficiaire dans l’opération : c’est la seule gare construite en France qui n’a rien coûté au contribuable !

Mais le modèle économique de départ a échoué.

La faute à la crise économique massive de 2008 qui s’abat au moment même où l’opération s’achève : le promoteur est ruiné par l’effondrement du marché immobilier en Espagne et celui des bureaux à Perpignan ; dans ce contexte les grandes enseignes, notamment « Zara », refusent le risque perpignanais et restent à Figuéres et Gérone ; enfin les programmes de logements, près d’un millier étaient prévus pour accompagner la montée en puissance du centre commercial, ne sortent de terre qu’aujourd’hui et encore lentement ; et comme un malheur n’arrive pas tout seul, l’Etat a gelé pendant de longues années la commercialisation des bureaux afin d’y regrouper ses services pour finalement abandonner son projet récemment… Dur…dur !

Conclusion: le modèle économique est à réinventer.

A mon avis il doit se recentrer sur les loisirs et l’économie de la connaissance.photo - copie 2

Il faut d’abord comprendre que les galeries commerciales à l’ancienne, celles qu’on a vu se développer en continuité des grandes surfaces alimentaires, Auchan, Carrefour, Leclerc etc. n’ont plus d’avenir. Les U.S.A. montrent le chemin : leurs grandes surfaces que l’on a copié en France il y a 30 ans sont aujourd’hui des friches industrielles ; par contre se construisent au cœur des cités des centres commerciaux compacts centrés sur les loisirs. C’est dans cette direction qu’il faut, à mon avis, réorienter le « centre del Mòn ». Pour les bureaux il faut jouer la carte de l’économie de la connaissance c’est-à-dire de petites entreprises à haute valeur ajoutée qui ont besoin de la proximité de moyens de communication avec les grandes métropoles et donc de l’aéroport international de Barcelone. C’est pour soutenir cette stratégie que j’y avais implanté l’Agence de Développement Economique de l’Agglo et bâti le projet de regroupement de la « matière grise publique » (Agence d’Urbanisme, S.P.L., Etablissement Public Foncier) dans la « proue du navire », cette carcasse en béton désolante qui est aujourd’hui la première image que l’on donne de Perpignan à tous les visiteurs qui arrivent du Nord par les TGV…Une fois de plus la vision comptable à court terme et l’épouvantail de la dette ont paralysé l’action : en abandonnant ces projets on s’interdit tout sursaut à moyen terme.

Une gare dans une ville est un équipement public et un lieu essentiel à sa dynamique économique : les pouvoirs publics, la ville et l’Agglo mais aussi le département, la Région et l’Etat, ne peuvent laisser le jeu du marché détruire ce lieu ; ils ont la responsabilité, évidemment partagée avec les propriétaires privés, de bâtir une stratégie (j’ai proposé des orientations) et d’accepter d’investir pour que se libère la rente foncière que toute gare tôt ou tard génère ; faute de quoi le centre du monde ne sera que le centre névralgique du déclin de notre territoire.

« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles » Sénéque.

« les Républicains », « les Patriotes », « les Démocrates », les O.P.A. sémantiques font rage !

Les partis politiques de plus en plus démonétisés se livrent aujourd’hui à une rude bataille pour s’approprier des mots dont ils espèrent tirer un profit politique : la communication, le marketing envahissent l’espace politique et ne laissent plus de place au débat sur le fond, les valeurs et le projet à faire partager.

Ne serions-nous pas tous républicains, patriotes, démocrates ?

fig09Faudrait-il nous diviser, nous combattre sur des valeurs qui sont le socle du pacte national ?

Croit-on pouvoir remettre en mouvement la démocratie française à coup de logos et de « marques » pour cacher le vide du débat, les incohérences des programmes et les promesses hasardeuses vite oubliées ?

Moins de 2% des français sont engagés dans des partis qui apparaissent chaque jour davantage comme des officines pour construire des carrières en distribuant des labels appelés « investitures », des machines de guerre plutôt que des lieux de débats et d’apprentissage de la citoyenneté, de partage d’un projet société et de sa traduction en actions, une association de femmes et d’hommes qui s’organisent pour défendre des valeurs et une ambition de développement durable du local au global.Eugène_Delacroix_-_La_liberté_guidant_le_peuple

Aujourd’hui les idéaux, les idéologies s’évaporent dans le magma des relations virtuelles, des flashs d’infos ou encore des coups médiatiques de nos « leaders » politiques.

Mais peut-on imaginer une démocratie sans partis politiques ?les réseaux sociaux et plus généralement les nouvelles technologies de l’information pourraient-elles les remplacer ?

Plus que jamais, en ce début de siècle, la question de l’utilité des  partis politiques est d’une brulante actualité : ils sont tous à reconstruire sur des bases, des méthodes et des doctrines nouvelles.

« Pour que tout continue, il faut d’abord que tout change… », avec lucidité et modestie !

Perpignan la catalane : une marque, une signature.

 « Perpignan la française » pour s’opposer à « Perpignan la catalane » ?photo - copie (1)

La provocation du Consul d’Espagne lors d’un débat organisé par le Club de l’Eco de l’Indépendant n’est pas aussi anodine qu’il y parait. On avait déjà connu l’épisode de « Perpignan la Méditerranéenne » (ou encore celui de la « Septimanie ! »). Dans l’un et l’autre cas c’est la même méthode, le même objectif, la même bêtise : les jacobins, qu’ils soient espagnols ou français, ont toujours cherché à effacer tout ce qui rappelle l’identité particulière de notre territoire, ce qui le singularise. Perpignan fut la capitale continentale du royaume de Majorque, le plus petit, le plus bref mais le plus beau royaume de Méditerranée !

Ainsi Monsieur le Consul d’Espagne voudrait masquer derrière une appellation d’autant plus banale qu’elle signale une évidence (oui, Perpignan est en France et au bord de la Méditerranée !) la singularité de notre histoire, de notre patrimoine et de notre position géographique ?

Aujourd’hui les territoires sont en compétition et doivent avoir une politique de produits qui renvoie à la qualité de vie, à l’accueil des entreprises mais aussi une politique de marketing territorial forte et gérée sur le long terme. La communication qui gagne n’est pas celle qui fonctionne sur des coups ponctuels, mais celle qui installe durablement un label, une qualité ; aujourd’hui Perpignan se doit d’affirmer son identité derrière une signature ; et où mieux que dans son histoire et son patrimoine, encore méconnu, peut-elle trouver des symboles fédérateurs de l’image qu’il lui faut affirmer ?casteillet

« Perpignan la catalane » c’est à la fois une identité reconquise, l’intégration de la dynamique et de la notoriété barcelonaise mais aussi le support réel et cohérent d’une politique de promotion de nos produits (agriculture, viticulture, tourisme, culture etc.) ; ce doit être le support d’une stratégie de communication qui met en scène Perpignan dans le réseau des villes du Sud et optimise sa notoriété au niveau national, européen et mondial.

« Perpignan la catalane » n’est pas une déclaration chauvine, un repli identitaire : Perpignan, terre de passage, a toujours eu une culture de l’ouverture et de l’accueil de l’autre ; c’est, par contre, une déclaration de particularité qui affirme sa vocation de ville-pont entre des territoires et des cultures.

« Perpignan la catalane » : un slogan, un label, une signature fondés sur une identité reconquise pour affronter la compétition économique et médiatique que se livrent les cités.

Il faut savoir vendre notre territoire !

On a cru longtemps qu’Internet et le Haut Débit favoriserait l’implantation d’entreprises de pointe dans les villes moyennes réputées pour la qualité de leur cadre de vie opposé au « métro-boulot-dodo » des mégalopoles. En fait il n’en a rien été et les Métropoles ont continué d’attirer sur leur territoire l’essentiel de ce qu’on appelle l’économie de la connaissance, celle des entreprises innovantes qui créent de la valeur ajoutée de haut niveau et les emplois correspondants.vue-est-2-copie

Perpignan, loin du monde, il faut 6 heures par le TGV, plus de 4 heures par avion pour atteindre Roissy, a souffert de la compétition inégale avec Montpellier qui a capté le flux d’entreprises de pointes attirées par la Méditerranée. Je me souviens d’une étude qui montrait que si la population de l’agglomération Montpelliéraine n’était que le double de celle de Perpignan par contre les emplois de l’économie numérique y étaient 12 fois plus nombreux !

Doit-on se résoudre à une économie d’emplois peu qualifiés, le plus souvent précaires, commerce, tourisme, manutention, agriculture etc. ou est-il possible de recoller au peloton (au TOP 14 !) des villes qui attirent l’économie de la connaissance ?

Notre meilleur atout c’est le soleil et le vent qui nous permettent d’être aux avant-postes de la recherche –développement des énergies renouvelables ; et la performance dans ces domaines entrainera la performance dans l’économie numérique qui elle-même ouvre la voie à tous les domaines de l’économie de la connaissance.

Il faut donc marteler que nous sommes bientôt un territoire à énergie positive (on produit davantage d’énergie renouvelable que notre consommation d’électricité), que nos chercheurs, nos écoles d’ingénieurs, nos bureaux d’études spécialisés sont parmi les meilleurs de France ; oui, apprenons à vendre notre territoire comme un territoire d’innovation ; apprenons à faire du marketing territorial pour promouvoir Perpignan-Méditerranée territoire d’excellence dans les énergies renouvelables !

Et c’est là qu’il faut trouver l’explication du choix d’implanter un cadran solaire monumental à la porte d’entrée de notre territoire ; il interpelle et interpellera pendant des décennies des dizaines de millions d’hommes et de femmes venus de tous les horizons de France et d’Europe avec un message massif :

Ici vous entrez dans une ville , un pays où le soleil est généreux qui permet un tourisme, une agriculture, une viticulture de haute qualité

Ici le soleil est une énergie domestiquée par le génie de nos chercheurs et de nos entreprises de pointe

Ici vous entrez dans un territoire d’excellence et qui plus est mieux relié désormais aux capitales du monde que Montpellier par sa proximité ( 2 heures ) avec l’aéroport de Barcelone !

Ainsi on investit pour changer notre image et il faudra continuer d’investir pour briser la spirale du déclin qui nous enfonce dans une économie de ville provinciale exclue du monde de l’innovation et de la création ;

Trop couteux ? Je rappelle que 250 000 € cela représente moins de 3 pages de pub dans un quotidien national qui touchera au maximum 300 000 lecteurs alors que le cadran solaire de Marc André 2 Figuères va frapper le cerveau de dizaines de millions de visiteurs et ce pendant des décennies !IMG_9403

Pas prioritaire ? je réponds que c’est précisément en période de crise qu’il faut déployer une politique de marketing, d’image et de notoriété (l’œuvre a reçu le label UNESCO pour l’année 2015, année de la lumière).

J’assume ce choix du cadran solaire à l’entrée de l’agglomération, comme j’assume celui du Théâtre de l’Archipel et de sa passerelle au cœur de la Cité ou encore celui du centre du monde rénové qui tôt ou tard trouvera son modèle économique. C’est le choix de la modernité.photo

J’assume aussi le choix de la mise en beauté de notre patrimoine. C’est le choix de l’identité.

Modernité et identité voilà les axes d’une politique de marketing territorial et de changement de notre image: il faut, plus que jamais, savoir vendre notre territoire ou accepter le déclin et la fuite définitive de tous nos jeunes diplômés.

Pourquoi nous battons nous ?

Lorsqu’en pleine offensive nazie contre l’Angleterre on a demandé à Winston Churchill de couper le budget de l’art et de la culture pour l’effort de guerre il a répondu :quotes-by-sir-winston-churchill-e1351431499177

«Mais pourquoi nous battons nous alors ?»

Ce message du « vieux lion » je l’ai toujours eu en mémoire et à vrai dire, il fut pour moi un repère et un guide.

Si j’ai investi massivement dans la mise en beauté de l’espace public, ses places et ses avenues, et de notre patrimoine historique,

Si j’ai créé dans l’Arsenal et le cloître des Carmes avec la Casa Musicale et l’Institut Jean Vigo un espace des cultures populaires de renommée internationale,

Si j’ai voulu un Théâtre d’architecture ambitieuse par un architecte de renom avec une programmation de haut niveau, populaire et créative, qu’aucune ville de notre taille ne peut proposer,

C’est parce que je suis convaincu que c’est l’investissement dans l’art, la culture et l’architecture qui peut nous donner une chance d’intégrer « l’économie de la connaissance », celle des entreprises à haute valeur ajoutée, apte à fournir localement des emplois à nos jeunes diplômés ; ce sont ces investissements qui donnent lisibilité et attractivité à Perpignan au centre du triangle Barcelone-Montpellier-Toulouse.IMG_0001 (1)

Lorsque l’économie d’un territoire est attaquée de toutes parts, la tentation est grande de juger ces investissements superflus, la tentation est forte de n’écouter que les vérités des comptables ou les sirènes populistes qui nous entrainent vers le repli, le manque d’ambition et finalement le déclin.

Face au péril National-Socialiste Winston Churchill savait que l’art et la culture étaient partie prenante du combat qu’il menait.

Aujourd’hui comme hier ces investissements ouvrent les cœurs, produisent une fierté collective et construisent l’attractivité économique de la Cité.photo

Puissent nos élus, ceux qui gèrent nos collectivités locales ne jamais l’oublier.

La France est une République mais de moins en moins une démocratie !

La démocratie française est en panne : 

73% des jeunes de moins de 35 ans ne sont pas allés voter pour les européennes alors que ce débat est décisif pour l’avenir de leur génération.
Moins de 20% des français déclarent faire confiance à leurs élus, notamment nationaux. Trouble-de-l-election-Ca-se-soigne-Dijon-veut-inciter-les-jeunes-a-s-inscrire-sur-les-listes-electorales copie
Moins de 10% jugent utiles les partis politiques et d’ailleurs ils sont moins de 2% à s’engager dans ces formations qui sont sensées donner vie à la démocratie…
Doit-on se résoudre à la marginalisation voire la disparition des partis politiques ?

Peut-on imaginer une démocratie sans partis politiques ?
Les réseaux sociaux pourraient-ils remplacer ces formations qui, historiquement, ont structuré des familles de pensée, ont organisé les mobilisations et les combats collectifs qui ont produit le modèle social français ?
Force est de constater que sur ces réseaux sociaux l’information bouillonne, on s’interconnecte sans limites, submergé de signaux mais le sens a déserté le signe et les idéaux se perdent dans le magma des relations virtuelles et des flashs d’infos.

Plus que jamais en ce début de XXIème siècle des partis capables de proposer une vision de l’avenir de la Cité, de la planète sont plus que jamais nécessaires pour donner une lisibilité au chaos du monde et ouvrir un chemin.
A ce titre débattre sur l’Europe et la lecture de la mondialisation, interroger la laïcité dans le contexte actuel de retour du religieux avec son cortège de dérives fondamentalistes et de fanatismes, inventer un modèle économique de réduction du chômage et de meilleure répartition des richesses, redéfinir des solidarités qui s’opposent à l’assistanat ou encore protéger les sécurités de nos vies, sur tous ces questionnement les partis sont attendus et nécessaires.

Encore faut-il qu’ils ne se réduisent pas à des officines pour bâtir des carrières, qu’ils soient démocratiques, transparents, honnêtes et que le personnel politique qu’ils sélectionnent soit représentatif de la société dans sa diversité.

Or on est loin du compte…Chaque jour « les affaires », les magouilles politiciennes, les luttes de chefs et de clans détournent les français du débat politique et encore davantage de l’engagement dans les partis. Et la démocratie se meurt…ASSEMBLEE-ECONOMIE-PME

Comment redonner vie à cette conquête précieuse, gagnée par le sang versé, qu’est la démocratie ?

Je vois trois réformes nécessaires

La limitation des mandats en nombre et dans le temps pour renouveler régulièrement les délégués du peuple,

Un statut de l’élu qui permette l’ouverture à la société civile c’est-à-dire au monde du travail et de l’entreprise,

La représentation proportionnelle pour faire vivre la démocratie parlementaire dans des assemblées à l’image de la diversité des familles politiques de notre pays.

Je reconnais que mon parcours politique n’a pas été exemplaire : j’ai cumulé plusieurs mandats non par addiction au pouvoir, je l’ai prouvé sur la fin de mon parcours, mais pour avoir la capacité de mettre en œuvre mon projet, non encore abouti, d’une intercommunalité forte autour de Perpignan.
J’affirme aujourd’hui, au terme d’une vie publique soumise à la critique, que sans les trois réformes ci-dessus rappelées le déclin de la démocratie française se poursuivra ; pire le tripartisme actuel, FN-UMP/UDI-PS, qui ne permet aucune alliance accélérera la dégénérescence en cours de la Vème République.

Qu’est- ce qu’être républicain ?

Pour moi c’est respecter et défendre des principes et des valeurs qui sont le socle de la République française. 

Un peu général ? Je vais être plus concret 

Le principe républicain « d’égalité » condamne tout racisme, toute discrimination pour des raisons ethniques, sociales, culturelles, religieuses,  d’handicap, de sexe, d’orientation sexuelle etc.Marche-republicaine_pics_590

C’est ainsi qu’un Parti qui veut substituer « le droit du sang » au « droit du sol » s’exclue du champ des Partis républicains. Je rappelle que dans le préambule de notre Constitution il est écrit « nul ne peut être lésé dans son travail ou son emploi en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances » ; cela signifie que « le patriotisme social » de Marine Le Pen, version soft de la « préférence nationale » de son père, n’est pas conforme aux lois de notre République.

Le « patriotisme » pour un républicain « c’est l’amour des siens » et il s’oppose au « nationalisme qui est la haine des autres » (là je cite Romain Gary ). Le programme FN est fondé sur un nationalisme total, ethnique, économique, social, culturel, et même religieux ! Le FN c’est la culture d’un nationalisme xénophobe qui est totalement contraire à l’esprit républicain.tryptique

-La « laïcité » n’est pas seulement la tolérance religieuse,  mais le respect de toutes les croyances religieuses, philosophiques, politiques ; adossée au principe de « fraternité », autre valeur républicaine, la laïcité nous invite à connaître et comprendre celui qui est différent et découvrir que la diversité est un enrichissement. La laïcité suppose la neutralité du pouvoir politique et implique l’absence de stigmatisation de telle ou telle orientation spirituelle et le respect de chacun dans sa vie privée. C’est enfin ce principe de laïcité, parce qu’il implique le respect des cultures, qui donne tout son sens et son efficacité aux politiques d’intégration républicaine ; par contre il s’oppose aux volontés d’assimilation des nationalistes xénophobes. La République est une et indivisible mais la France est plurielle.

La « liberté » pour un républicain n’est pas négociable et nous étions des millions de « Charlie » pour défendre la liberté de la presse.  J’ajoute que « la Démocratie », autre principe républicain, est fille de la liberté ; je considère toutefois que notre République a beaucoup de progrès à faire de ce côté-là : il est incongru qu’un Parti qui rassemble plus de 30% des votants n’ait que deux Députés à l’Assemblée Nationale.

Etre républicain c’est, pour moi, avoir l’intime conviction que ces valeurs ne souffrent d’aucun compromis, qu’elles sont la base de droits et de devoirs, et qu’il faut les défendre partout en France et dans le monde. ;être républicain c’est aimer les gens et leurs différences, c’est croire aux vertus du débat démocratique pour conduire la Cité à toutes ses échelles , du village jusqu’à la planète monde.

La République, une idée toujours neuve et notre plus belle utopie.